De 2020 à 2022, toutes plateformes confondues, le nombre d’annonces a chuté de 14 %. L’Observatoire des meublés de tourisme mis en place par la mairie de Paris compte au total 43 000 publications, soit 7 000 de moins qu’en 2020.
La municipalité de Paris fait la chasse aux Airbnb
La ville de Paris a annoncé jeudi que le nombre d’annonces de locations meublées de voyage à Paris avait baissé, un an après le durcissement de la réglementation sur des plateformes comme Airbnb.
La Mairie dénombre aujourd’hui 43 000 annonces déclarées de meublés de tourisme, contre 50 000 en 2020, a-t-elle communiqué par le biais de son “Observatoire des hébergements touristiques à Paris”.
“Cette baisse montre que notre politique sur le sujet porte ses fruits”, a affirmé à l’AFP Ian Brossat, l’adjoint (PCF) au logement de la ville, se réjouissant d’une situation “sous contrôle” malgré le retour des touristes à Paris.
Selon la municipalité, cette baisse est en grande partie attribuable à une décision du tribunal de Paris qui a infligé une amende de 8 millions d’euros à la plateforme Airbnb en juillet 2021 pour avoir conservé des annonces sur la plateforme sans numéro d’enregistrement.
Or, depuis 2017, les propriétaires de meublés de tourisme à Paris doivent s’inscrire auprès de la mairie pour obtenir un numéro d’immatriculation, qui doit figurer sur les annonces de location.
Afin de sévir contre ces locations de courte durée et les plateformes comme Airbnb ou Booking, la ville de Paris a également mis en place un office de protection des habitations pour traquer les propriétaires hors des clous, durcissant encore les règles l’an dernier.
Depuis le début de l’année, la ville a infligé 173 amendes à des particuliers pour un montant de près de 1,5 million d’euros, auxquelles s’ajoutent 42 condamnations pour infraction au code du tourisme et 134 465 euros d’amendes, ainsi qu’une condamnation de la plateforme NY Habitat à une amende de 345 000 euros.
La municipalité a également soumis à une autorisation préalable la conversion de magasins du rez-de-chaussée en logement touristique meublé, notant une “augmentation spectaculaire” des demandes depuis lors, mais révélant provisoirement qu’elle a rejeté 80 % des demandes (59 refus sur 73 décisions rendues). “C’est la preuve que cette nouvelle réglementation limite la transition des entreprises vers Airbnb”, conclut Ian Brossat.
Ralentir la location saisonnière au profit de la location longue durée
Si la condamnation d’Airbnb à 8 millions d’euros d’amende a eu un tel impact, c’est que, selon la mairie, la grande majorité (90%) de ces 43 000 annonces sont proposées sur Airbnb, le reste des logements est majoritairement réparti sur trois autres plateformes : Trip Advisor , Booking et Abritel-HomeAway.
“Cette baisse s’est produite malgré le retour du tourisme de masse à Paris”, s’est félicité Ian Brossat, qui se mobilise depuis des années pour “ramener sur le marché les logements qui manquent aux Parisiens”. Dans certains quartiers, notamment dans le centre et l’ouest de la capitale, la location meublée touristique représente 20 % de l’offre locative totale.
“Sur toutes les annonces, près des trois quarts concernent des résidences principales, mais il reste environ 25% – soit 9.000 annonces – qu’il faut ramener vers le marché locatif principal”.
Selon les estimations du service de la ville, 80 % des annonces de meublés de type Airbnb concernent des résidences principales, que les propriétaires parisiens peuvent louer jusqu’à 120 jours par an.
“Les 20% restants – environ 9 000 annonces – devraient être supprimés”, a déclaré Brossat. Paris est très dense, il n’y a presque plus de logements disponibles, et dans les prochaines années on construira de moins en moins, donc on ne peut pas accepter cette perte de logements au profit des meublés de tourisme. »