Face à un chaos géopolitique croissant et aux peurs de sanctions similaires à celles imposées à la Russie, l’or retrouve son statut de refuge. 75 ans après Bretton Woods, cette tendance alarmante d’accumulation d’or par les banques centrales souligne l’intensification des tensions et des incertitudes économiques mondiales.
Rapatriement des réserves d’or par les banques centrales
Selon une enquête menée par Invesco auprès de 57 banques centrales et 85 fonds souverains, de plus en plus de pays rapatrient leurs réserves d’or pour se protéger de possibles sanctions, semblables à celles imposées à la Russie par l’Occident. Cette tendance est également le signe d’un chaos géopolitique croissant.
- 75 ans après les accords de Bretton Woods, l’or redevient une valeur refuge pour bon nombre de pays.
- Les banques centrales continuent d’accumuler de l’or, notamment en raison de la hausse de l’inflation et des tensions géopolitiques persistantes.
- En juin 2023, huit banques centrales ont ajouté 50 tonnes d’or à leurs réserves, avec la Pologne en tête, suivie de la Turquie et de l’Inde.
Prix de l’or en hausse face aux taux d’intérêt maximums de la Réserve fédérale
Le prix de l’or a légèrement augmenté ce mercredi 12 juillet 2023, restant proche d’un plus haut de trois semaines. Les marchés parient que la Réserve fédérale est proche d’atteindre ses taux d’intérêt maximums, l’attention se tournant vers les données à venir sur l’inflation des consommateurs. La perspective d’une fin éventuelle du cycle actuel de hausse des taux de la Fed a incité les investisseurs à délaisser le dollar au profit d’autres actifs sensibles, comme l’or.
La géopolitique et l’inflation redéfinissent les règles du jeu
Pour Invesco, les gestionnaires de fonds souverains repensent fondamentalement leurs stratégies. Nombre d’entre eux sont convaincus que la hausse de l’inflation et les tensions géopolitiques sont là pour durer. Plus de 85 % des 85 fonds souverains et 57 banques centrales interrogés estiment que ces facteurs vont influencer durablement leurs allocations d’actifs. L’or, en tant que valeur refuge et instrument de diversification, redevient donc un actif clé pour les banques centrales.
Ruée vers l’or : les banques centrales en quête de sécurité
Les banques centrales mondiales ont accéléré leur rythme d’acquisition de réserves en or, notamment en raison de l’augmentation des risques géopolitiques. En 2022, elles avaient déjà battu leur record d’accumulation d’or, et ce record sera vraisemblablement battu en 2023. Les pays cherchent ainsi à renforcer leur sécurité économique et à se protéger contre les fluctuations monétaires.
- La Pologne a ajouté 19 tonnes d’or à ses réserves en juin dernier.
- La Turquie et l’Inde ont également accru leurs réserves d’or, suivies par d’autres pays comme la Russie, la Chine et le Kazakhstan.
L’or, un actif de diversification face aux incertitudes économiques et géopolitiques
L’or est considéré comme une valeur refuge en période d’incertitude économique et géopolitique. Les banques centrales se tournent donc de plus en plus vers le métal jaune pour diversifier leurs portefeuilles et réduire leur exposition aux risques.
- L’or offre une protection contre l’inflation et les fluctuations monétaires, en particulier dans un contexte de taux d’intérêt bas ou négatifs.
- Le métal précieux permet par ailleurs de renforcer la confiance des investisseurs et des citoyens envers la stabilité financière du pays.
La ruée vers l’or des banques centrales témoigne de l’évolution du paysage économique et géopolitique mondial. Face à la montée des risques et des incertitudes, l’or redevient un actif clé pour assurer la sécurité et la stabilité financière des nations.