Les données d’entrée en assurance-vie sont source d’euphorie dans l’industrie, mais derrière cette façade rassurante, le spectre d’une hausse des taux d’intérêt peut créer un scénario moins glamour pour les compagnies d’assurance et les assurés.
Plus haut niveau trimestriel des 10 dernières années
Le produit d’épargne préféré des Français a affirmé son statut en mars, avec une collecte nette de 2,2 milliards d’euros pour le mois et 8,4 milliards d’euros pour le trimestre, selon les données publiées mercredi par France Assureurs. Des performances inégalées depuis 2011.
Malgré la guerre en Ukraine, les Français semblent ne pas renoncer à l’assurance-vie, bien au contraire. Le produit d’épargne préféré des Français a signé en mars la meilleure collecte nette depuis 2011, à 2,2 milliards d’euros, selon les chiffres publiés mercredi par la Fédération française des assureurs.
L’assurance-vie a également réalisé son meilleur premier trimestre en 11 ans, avec une collecte nette de 8,4 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année. Elle a continué de rebondir après avoir été mise à l’écart pendant la crise sanitaire. Si mars a été globalement positif pour les produits, il a été légèrement inférieur aux collectes nettes de janvier et février de 3 et 2,9 milliards d’euros, respectivement.
Concrètement, les cotisations ou dépôts d’assurance-vie ont atteint 14,3 milliards d’euros le mois dernier, soit une hausse de 1,1 milliard d’euros par rapport à mars 2021. Les prestations ou retraits ont également augmenté, mais à un rythme plus lent par rapport à la même période, atteignant 12,1 milliards d’euros.
Les épargnants optent également davantage pour des investissements plus risqués ou des unités de compte (UC), qui peuvent offrir des rendements plus élevés que les fonds en euros. Ils représentent 40 % des dons depuis le début de l’année. A fin mars, l’encours total des contrats d’assurance-vie s’élevait à 1,857 milliard d’euros, en hausse de 2% sur un an.
Au total, la collecte d’assurance-vie a atteint 14,3 milliards d’euros en mars (soit une augmentation de 1,1 milliard d’euros par rapport à mars 2021), les fonds en euros (+0,6 milliard) et les fonds UC (+500 millions), selon le rapport.
Après une légère baisse en février (période favorable à ces investissements), la collecte nette est positive à 2,2 milliards d’euros, mais atteint en mars des niveaux inégalés depuis plus d’une décennie en un mois (le précédent plus haut de 25 milliards d’euros datant de à mars 2011) et du premier trimestre (+8,4 milliards d’euros contre +9,6 milliards d’euros au premier trimestre 2011).
« Le mois de mars est un mois globalement positif pour l’assurance vie. Deux décollectes en dix ans ont été enregistrées, en 2012 et en 2020, deux années atypiques (crise des dettes publiques et crise sanitaire) pour le premier placement des ménages qui constituent des exceptions, explique Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne. La collecte moyenne tourne autour de 1,8 milliard d’euros en mars. Le cru du mois de mars 2022 est correct, en baisse néanmoins par rapport à ceux des mois de janvier et février. »
Regain d’intérêt pour les livrets et PER
La fédération a également traité du Plan d’Epargne Retraite (PER), un produit que le gouvernement a mis en place en 2019 dans le cadre de sa loi Pacte pour inciter les Français à investir dans l’économie pour compléter leur retraite. France Assureurs a relevé qu’en mars 2022, le PER avait franchi le seuil symbolique des 3 millions.
L’assurance-vie a souffert de la pandémie en 2020, les Français préférant l’épargne immédiate sur le Livret A. Mais ils ont largement relancé le produit d’épargne en 2021, y déposant un record de 150 milliards d’euros cette année-là. “Dans un contexte macroéconomique et international encore incertain, les Français considèrent l’assurance-vie comme le produit d’épargne de référence”, a déclaré Franck Le Vallois.