L’Autorité de contrôle prudentiel et des résolutions (ACPR) veut stopper la vente d’unités de compte surévaluées. Le régulateur fera des recommandations formelles à l’industrie d’ici la mi-2023 si les assureurs eux-mêmes ne fournissent pas un outil fiable pour comparer les coûts d’assurance-vie.
Le retour sur investissement n’est bon que pour les assureurs
Soutenus par la Banque de France, banquiers et gendarmes des assureurs ont appelé début mai les professionnels de l’assurance-vie pour exiger qu’ils remplissent leur devoir de conseil et les honoraires facturés.
Désormais, les autorités dénoncent les tarifs élevés et peu transparents de l’assurance-vie et veulent mettre fin à ces pratiques. Après des mois de “dialogues” avec les assureurs, “nounous devons malheureusement constater que le compte d’un bon accord n’y est pas encore aujourd’hui”, a déclaré lundi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
“Sous réserve d’avancées rapides de la profession, que nous continuons à souhaiter, nous prendrons donc si nécessaire une recommandation de l’ACPR d’ici à la mi-2023″, a-t-il ajouté lors d’une journée de réunion de l’Autorité de régulation et de résolution prudentielle (ACPR).
“Je sais que le sujet dérange”, mais “au vu des constats, il me semble qu’il n’y a plus d’hésitation”, a entériné le vice-président de l’ACPR Jean-Paul Faugère.
Soutenu par la Banque de France, le gendarme des banquiers et assureurs a appelé début mai des professionnels de l’assurance-vie pour exiger qu’ils remplissent leur devoir de conseil et revoit les honoraires facturés.
L’autorité souligne ensuite que “des frais d’introduction et de dossier sont particulièrement pénalisant s’ils (les clients) sont contraints de racheter rapidement des contrats d’assurance-vie en raison d’un manque de liquidités”.
Celle-ci critique la position de l’unité de compte (UC), qui est une “répartition des risques », pas nécessairement « adaptée aux besoins des clients financièrement fragiles au moment de la souscription ».
M. Faugère a noté lundi que “dans certains cas, l’accumulation de coûts élevés pourrait couper tout espoir de rendement” et que le retour sur investissement potentiel ne profiterait finalement essentiellement “qu’aux seuls intermédiaires financiers”.
Les assurances-vie ne rapportent rien à court terme
L’assurance vie reste le premier placement d’épargne en France : selon les derniers chiffres de France Assureurs, l’encours d’assurance vie atteint 1,827 milliard d’euros fin octobre.
M. Faugère a également évoqué le marché de l’assurance des emprunteurs, autre sujet de tension cette fois avec les banquiers, qui défendent leur part de marché historique liée à l’activité de crédit immobilier.
L’ACPR “reçoit régulièrement des signalements de pratiques non conformes”, a-t-il dit, évoquant le nouvel avis à venir.
Les épargnants sont donc prévenus. L’assurance-vie, malgré la hausse attendue et presque certaine des taux d’intérêt, ne rapporte rien à court terme. Même les pertes dues aux frais de gestion.
De plus, les revenus sont soumis aux impôts en vigueur, ce qui réduit un peu le rendement final. Il s’agit donc d’un produit d’épargne à moyen-long terme voire à long terme. Il faudra des années pour que les intérêts remboursent les frais de gestion. Ce n’est qu’alors qu’ils commenceront à gagner de l’argent.
Ainsi, les familles qui ne peuvent pas attendre préféreront les livrets d’épargne classiques. Notamment Livret A et LDDS. Non soumis à l’imposition, leurs taux d’intérêt sont inférieurs au taux d’inflation (ce qui signifie que l’argent perd du pouvoir d’achat).
Cependant, l’argent est disponible immédiatement et il n’y a pas de frais d’administration ou d’ouverture. Quant aux taux d’intérêt, ils devraient encore évoluer au 1er février 2023 sur fond de forte inflation.