Avant sa récente fermeture, Signature Bank était partenaire de nombreux échanges de crypto-monnaies. Les régulateurs américains ont ordonné la fermeture après que la banque ait été déstabilisée par un flot de retraits. Mais pour l’ancien membre du Congrès américain Barney Frank, la décision du régulateur était déraisonnable. C’est surtout une stratégie afin de bousculer l’industrie d’après lui.
Une façon de jouer au plus fort ?
La Signature Bank a-t-elle été fermée par les autorités américaines dans le but d’envoyer un message “anti-crypto” ?
Selon Barney Frank, ancien membre du Congrès américain et membre du conseil d’administration de la banque, c’est le cas.
“La panique des cryptomonnaies a généré une série de retraits. Dimanche, nous avions stabilisé la situation, mais je crois que les régulateurs, en particulier ceux de l’État de New-York, voulaient faire passer le message que les cryptomonnaies sont toxiques.” indique-t-il à The Block.
Frank a reconnu que Signature Bank avait en effet été touchée par la panique au sein de l’écosystème crypto. Cependant, la banque avait réussi à se stabiliser lorsque les régulateurs de l’État de New York sont intervenus.
“La panique dans l’espace cryptographique a conduit à cette série de retraits”, a expliqué Frank.
Le politicien a ajouté : “Dimanche, nous avons stabilisé la situation… mais je crois que les régulateurs, en particulier dans l’État de New York, veulent envoyer le message que les crypto-monnaies sont toxiques.”
Frank est l’ancien adjoint siège au conseil d’administration de Signature Bank. Il a également été l’un des architectes de la loi Dodd-Frank sur la réglementation financière.
Des fermetures abusives ?
Pour rappel, la fermeture de trois banques américaines a fait valser les prix des crypto-monnaies la semaine dernière, le bitcoin passant sous la barre des 20 000 dollars vendredi.
Jeudi, Silvergate, la banque la plus proche de l’écosystème crypto, a annoncé sa liquidation en premier. Fondée en 1988, elle s’était lancée dans la crypto-monnaie en 2013, quelques années seulement après Bitcoin, ce qui lui avait permis d’attirer de nombreux gros clients comme Coinbase.
Un jour plus tard, les autorités américaines ont fermé la Silicon Valley Bank (SVB), qui affirmait avoir « près de la moitié » de ses entreprises technologiques comme clients. Les dépôts de SVB s’élèvent à environ 170 milliards de dollars.
Ensuite, dans un communiqué de presse publié le dimanche 12 mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé la fermeture de la Signature Bank.
Le motif ? Le risque de provoquer un “risque systémique”.
Alors la banque, bien sûr, ne l’avait pas encore provoqué, mais était quand même stoppée par le régulateur pour un crime qu’elle n’avait pas (encore) commis.
Si les déposants sont “sauvés” (d’un risque dont nous ne savons pas s’il allait se produire), les actionnaires de Signature Bank eux ont bel et bien perdu leur argent.
La guerre ouverte de la Fed et des régulateurs
Enfin, dimanche, les autorités américaines ont fermé une troisième banque : Signature Bank, qui comptait parmi ses clients de grandes sociétés de crypto-monnaies comme Circle ou Coinbase.
C’est la 21e plus grande banque des États-Unis, avec 110 milliards de dollars d’actifs et 88 milliards de dollars de dépôts d’ici la fin de 2022.
Fondée en 2001, la banque s’est spécialisée dans les cryptomonnaies dès 2018.
Les régulateurs n’ont pas hésité à blâmer le bitcoin et les crypto-monnaies pour la crise bancaire actuelle. Signature Bank en a payé le prix.
Mais rappelons qu’il s’agit plus probablement des propos peu rassurants de Jerome Powell (président de la Fed) prononcés ce mardi 7 mars, après des mois de hausses agressives du taux directeur de la banque centrale américaine, ce qui est sans doute la goutte qui a fait déborder le vase au sein du secteur bancaire et financier.