Malgré une économie au ralenti et des marchés en baisse, la première banque européenne a établi un nouveau record avec un résultat net de plus de 10 milliards d’euros en 2022. En conséquence, BNP Paribas revoit à la hausse les objectifs de son plan stratégique à trois ans.
Hausse des objectifs à horizon 2025
BNP Paribas, première banque européenne, fait encore figure de premier de la classe. Un bon élève qui est souvent pointé du doigt par les ONG climatiques malgré ses efforts pour être parmi les plus vertueux du secteur.
La banque vient d’afficher un bénéfice net record de 10,2 milliards d’euros avec un chiffre d’affaires de plus de 50 milliards d’euros. La performance est à souligner après une année 2021 déjà record et un exercice 2022 plus difficile pour les marchés et les financements.
Les revenus ont augmenté dans tous les secteurs d’activité : la partie dédiée aux entreprises et grandes institutions a augmenté de 15,7 %, du côté de la banque commerciale et professionnelle le résultat a augmenté de 9,3 %, et pour ce qui est du financement et de l’investissement le résultat a augmenté de 3 %.
Le bénéfice net a augmenté de 7,5 % en un an, et a même augmenté de 19 % après déduction des éléments exceptionnels. Soit 204 millions d’euros au titre de la loi polonaise permettant aux emprunteurs de suspendre les remboursements, et 433 millions d’euros liés à la guerre en Ukraine et à la dévaluation de ses filiales dans ce pays.
Ces résultats ont conduit BNP Paribas à relever les objectifs de son plan stratégique 2025.
“Fort de ces résultats qui confirment la pertinence de notre plan stratégique 2025, et confiant dans la capacité du groupe à poursuivre sa croissance disciplinée et durable, le Groupe a révisé ses objectifs à la hausse”, s’est félicité Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans le communiqué.
Pour y parvenir, BNP Paribas parie notamment sur des revenus supplémentaires de 2 milliards d’euros d’ici 2025 avec la hausse des taux d’intérêt alors que la Banque centrale européenne resserre sa politique monétaire pour juguler l’inflation.
La priorité actuelle : redresser le cours de bourse !
Le bénéfice net de la banque était conforme aux prévisions des analystes de 10,01 milliards de dollars, selon un consensus établi par le spécialiste de l’information financière Factset, et de 10,22 milliards de dollars, selon les prévisions de Bloomberg.
En 2022, le produit net bancaire, équivalent au chiffre d’affaires dans l’industrie, est de 50,4 milliards d’euros, en hausse de 9% sur un an.
Aujourd’hui, la priorité est de redresser le cours de l’action. Certes, le titre est en hausse de 16% depuis le début de l’année, mais comme toutes les grandes banques européennes, il se négocie avec une décote d’environ 35% par rapport à l’actif net.
En bouclant la cession de sa filiale américaine Bank of West pour 16,3 milliards de dollars, soit 1,73 fois son actif net, Jean-Laurent Bonnafé rêve : “Si BNP Paribas était valorisé de la même manière, sa capitalisation serait de 160 milliards d’euros”, a-t-il glissé.
Vous pouvez donc multiplier la valorisation par deux !
Le gérant explique cette différence de valorisations, notamment par la présence de fonds de pension outre-Atlantique, qui est quasi inexistante en Europe, ce qui permet de créer une réelle profondeur sur les marchés financiers.
4 milliards pour le rachat d’action en 2023
Par ailleurs, la vente finalisée la semaine dernière pour 16,3 milliards de dollars de sa filiale américaine Bank of the West, qui a généré “une plus-value exceptionnelle (après impôt) d’environ 2,9 milliards d’euros”, n’a pas été prise en compte dans les résultats mais va libérer 11,6 milliards d’euros de fonds propres.
La somme servira à accélérer la croissance par des investissements ou des acquisitions ciblés, pour un montant d’environ 7,6 milliards d’euros, et à procéder à des rachats d’actions d’environ 4 milliards d’euros en 2023.
Alors que le débat autour des surprofits s’est animé au second semestre de l’année passée, la banque a souligné qu’elle est aussi “un contribuable important, payant des impôts et taxes pour un total de 7,2 milliards d’euros en 2022″, dont un impôt sur le bénéfice de 3,85 milliards d’euros.
