Dans une lettre ouverte, 1 240 étudiants des universités et grandes écoles françaises s’engagent à ne pas travailler pour la banque BNP Paribas en raison de son soutien aux projets d’extraction de gaz et de pétrole. Les médias dénoncent ces derniers temps le financement des énergies fossiles par les grandes banques françaises.
Les jeunes se mobilisent face au financement des énergies fossiles
Les étudiants insistent sur le fait que le développement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz doit cesser afin de respecter l’Accord de Paris et limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. « Nous constatons que BNP Paribas tente d’exploiter nos peurs et nos convictions et cible notre génération avec son greenwashing », mentionnent-ils dans leur lettre ouverte.
- Au total, 1 240 étudiants et diplômés ont signé la lettre pour s’opposer au soutien de BNP Paribas aux projets liés aux énergies fossiles.
- Les signataires affirment qu’ils ne travailleront pas pour BNP Paribas tant qu’elle continuera à financer de telles initiatives.
- Ils exhortent les institutions financières à mettre fin à leurs investissements et financements dans l’exploration et l’expansion des nouvelles réserves de pétrole et de gaz.
Après avoir financé pendant des décennies un monde riche en carbone, les banques ont le pouvoir et la responsabilité de libérer l’humanité de sa dépendance aux énergies fossiles en réorientant leurs financements vers une transition écologique juste. Malheureusement, certaines grandes banques françaises comme Crédit Agricole, Société Générale, et en tête de liste, BNP Paribas font fit de la situation
Au cours des sept années suivant l’adoption de l’Accord de Paris, BNP Paribas a accordé 165 milliards d’euros de financement aux énergies fossiles depuis 2016. La banque est critiquée pour son soutien à Total Energies et Saudi Aramco, deux entreprises impliquées dans d’importants projets pétroliers et gaziers.
Le message clair envoyé par les étudiants
Cette lettre ouverte accuse également BNP Paribas de tromperie dans ses campagnes publicitaires et sur les campus universitaires, notamment en faisant la promotion de ses offres bancaires. Les signataires s’engagent donc à ne pas travailler dans le secteur bancaire, en particulier pour des banques comme BNP Paribas qui « refusent de faire face à la vérité climatique et continuent de financer des entreprises planifiant de nouveaux projets d’énergies fossiles ».
Les étudiants terminent ainsi leur lettre en appelant les dirigeants de BNP Paribas à choisir entre incarner le changement dont le monde a besoin ou rester sur la voie de l’enfer climatique. Ils citent António Guterres, secrétaire général des Nations Unies, qui a déclaré : « Les institutions financières doivent s’engager à mettre fin à leurs financements et investissements dans l’exploration et l’expansion de nouveaux gisements de pétrole et de gaz ».
La réponse de BNP Paribas
Antoine Sire, directeur de l’engagement d’entreprise chez BNP Paribas, soutient que la banque est devenue leader mondial du financement de la transition énergétique et n’est plus qu’un acteur marginal dans le financement des énergies fossiles.
Selon l’ONG Reclaim Finance, la plupart des grandes banques dont les Françaises comme BNP Paribas ont permis à 13 groupes pétroliers de lever 45 milliards de dollars entre janvier et septembre 2023. « Les grandes banques et les investisseurs américains, européens et asiatiques continuent de participer au financement de nouveaux projets d’énergies fossiles en profitant d’un marché obligataire opaque », souligne l’ONG.
Face à ces critiques et revendications, les dirigeants de BNP Paribas vont-ils changer de cap ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : l’appel de ces jeunes à agir pour le climat est de plus en plus fort et difficile à ignorer.