La filiale de crédit à la consommation de BNP Paribas lance une location avec option d’achat (LOA) pouvant aller jusqu’à 10 ans. L’objectif est de baisser les loyers afin que les ménages à faible revenu puissent acheter la voiture à faibles émissions la plus récente.
Les contours d’une offre longue durée
Un nouveau marché s’ouvre aux spécialistes du financement automobile, souvent filiales de grandes banques européennes : 20 millions de véhicules devront être remplacés dans les prochaines années sous de nouvelles contraintes environnementales. Des millions de véhicules à faible efficacité d’émission de CO2 seront spécifiquement exclus des zones métropolitaines.
Cependant, les véhicules moins polluants sont assez chers de nos jours. Défis auxquels sont confrontées les familles à faible revenu. Christophe Michaeli, responsable de la mobilité automobile chez BNP Paribas Personal Finance (PF), a expliqué qu’il s’agit désormais de « concilier pouvoir d’achat et enjeux majeurs de la transition écologique ».
Des gouvernements à certaines banques, en passant par les constructeurs, cette offre plus abordable se développe pour inciter les consommateurs – notamment les plus ordinaires – à troquer leurs anciennes voitures contre des modèles électriques ou moins polluants.
Par l’intermédiaire de sa filiale de crédit à la consommation, BNP Paribas vient d’annoncer une offre optionnelle d’achat-location où certains véhicules peuvent être loués jusqu’à 150 euros par mois. Cette offre est proposée en partenariat avec un concessionnaire et concerne les véhicules neufs ou d’occasion éligibles à la vignette Crit’Air 1 (essence après le 1er janvier 2011) ou 0 (électrique).
Alors la banque donne l’exemple pour l’achat d’une Renault Clio essence 2019 : le véhicule est disponible pour 120 euros pendant 135 mois. L’entretien est inclus, mais l’assurance n’est pas incluse. Dacia a fait la même offre pour sa citadine électrique Spring. Le constructeur propose une location longue durée moyennant une mensualité de 120 euros.
La location de voiture électrique : promesse de campagne de Macron
L’annonce de l’offre de BNP Paribas intervient alors que l’Etat s’apprête également à proposer une offre de location de voitures électriques à 100 euros par mois, une promesse de campagne du candidat Macron dont les contours restent flous.
Jeudi, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a apporté quelques précisions. Cette offre n’est pas pour tout le monde. Le gouvernement cible deux groupes de personnes : les « Français qui ont le plus besoin de voitures » et les professionnels qui utilisent la voiture comme outil pour leur travail. “Je pense par exemple aux infirmiers libéraux, (…) et à ceux qui ne peuvent pas passer aux véhicules propres car ils sont trop chers sur le marché aujourd’hui”, a relevé le ministre français de l’Information.
Pas pour tout le monde, et pas pour l’instant. “Probablement pas en septembre”, a prévenu le ministre. La date de lancement dépend encore des réunions que le ministère doit tenir avec l’industrie automobile, les institutions financières, y compris les banques et l’État, qui devraient couvrir une partie de l’acompte ou de la contribution financière initiale.
L’appareil sera ajouté à une gamme d’aides à l’achat, telles que les primes à la casse, qui ont conduit à une explosion des ventes de véhicules électriques. Il vise à louer au moins 100 000 véhicules électriques par an, et le coût estimé du système est de 50 millions d’euros la première année, soit 500 euros par véhicule, ce qui est évidemment très faible.
La contrepartie de son tarif préférentiel est la durée du bail. Il est souvent plus important qu’un bail longue durée (LLD) classique pour lisser les charges dans le temps. Ainsi, chez Dacia, les clients doivent s’engager pour 49 mois et ne pas parcourir plus de 40 000 km pendant toute la période de location. Gros rouleurs, abstenez-vous.
En revanche, selon cette formule, la voiture électrique la moins chère vendue en France se vend moins de 15 centimes le kilomètre. Les offres BNP Paribas peuvent courir pendant 10 ans. Cela “peut répondre aux contraintes budgétaires des ménages” et “les accompagner dans leur transition énergétique”, précise Christophe Michaëli.