Les taux d’intérêt sur les obligations d’État italiennes ont augmenté plus que les titres du reste de la zone euro lundi. S’ils ne paniquent pas, les investisseurs s’inquiètent des dépenses promises par la coalition au pouvoir et plus généralement de la soutenabilité de la dette publique du pays.
L’italie inquiète moins que la Grande Bretagne ?
Les taux d’intérêt sur toutes les obligations d’État européennes ont augmenté lundi. Mais l’un d’eux a connu une augmentation plus élevée que l’autre. Il s’agit évidemment des obligations italiennes. La coalition nationaliste de droite, qui a remporté les élections législatives de ce week-end, a été sanctionné par les investisseurs en raisons de ses plans de dépenses.
Les taux des obligations d’État italiennes ont augmenté de 15 points de base à plus de 4,5 %, tandis que les taux des prêts allemands ont augmenté de 10 points de base. Toutefois, pas de panique, contrairement à ce qui se passe outre-Manche, car cette victoire était largement attendue. Mais il y a clairement des inquiétudes.
Alors que les marchés financiers avaient les yeux rivés sur une victoire historique de l’extrême droite en Italie, c’est la Grande-Bretagne qui a semé la panique lundi. C’est la nouvelle première ministre britannique et chef du Parti conservateur Liz Truss et son chancelier Kwassi Kwaten qui inquiètent les investisseurs, pas l’inconnue “post-fasciste” de Giorgia Melloni.
Signe de cette méfiance, le taux obligataire italien à 10 ans a augmenté de 0,21 point à 4,54%, et a rapidement été rattrapé par le taux obligataire britannique à 4,24%, en hausse de 0,41 point sur la journée. Comme nous vous en parlions hier, le ROyaume Uni fait face à de grandes difficultés économiques avec une livre sterling au plus bas face au dollar qui a connu un creux historique qui n’avait pas été atteint depuis 1985.
De nombreuses incertitudes économiques et une nouvelle flambée des taux d’intérêt n’ont pas aidé les indices à rebondir et à s’extirper de leurs creux de l’année.
Paris recule de 0,24%, Francfort recule de 0,46%, tandis que Londres reste stable à la clôture (+0,03%). Milan a augmenté de 0,67% après que les résultats des élections législatives italiennes aient placé les Frères italiens post-fascistes en tête.
Les bourses mondiales tentent de garder leur calme
La Bourse de Paris a chuté pour la neuvième séance en dix séances. Le Cac 40 a clôturé en baisse de 0,24% à 5 769,39, après avoir atteint un nouveau plus bas intrajournalier à 5 736. La semaine dernière, l’indice parisien a réalisé sa pire performance hebdomadaire depuis la mi-juin en entrant en territoire baissier.
Sur le front des devises, l’EUR/USD a encore chuté (le plus bas de la journée était inférieur à 0,96), tandis que le GBP est tombé à un nouveau plus bas historique. L’indice du dollar américain a atteint un nouveau sommet en 20 ans aujourd’hui.
« Une telle poussée du dollar [considéré comme une valeur refuge] a historiquement entraîné des crises financières ou économiques, écrit Michael Wilson, de Morgan Stanley dans une note. S’il n’y a jamais eu un moment pour être à l’affût avant que quelque chose ne casse, ce serait celui-là. », ajoute-t-il.
En ce qui concerne Wall Street, la bourse new-yorkaise évolue de manière décousue, handicapé par un dollar de plus en plus fort qui pourrait réduire les bénéfices des multinationales américaines.
Le Dow Jones et le S&P 500 ont chuté de 0,4 % et 0,2 %, respectivement, tandis que le Nasdaq Composite a grimpé de 0,3 %, alors même que les rendements des obligations souveraines à deux ans ont augmenté pour une 13e session consécutive.