Le titre du laboratoire franco-autrichien Valneva à la Bourse de Paris a chuté de plus de 20% lundi après avoir averti que son programme de développement de vaccins pourrait être interrompu “sans volumes de commandes suffisants”. Le vaccin n’a pas encore reçu d’autorisation de mise sur le marché dans l’UE. La société a appelé le gouvernement français à pousser la Commission européenne à se conformer à sa commande de Valneva.
Une chute du titre d’environ 25%
Valneva a chuté de 25% à 7,79 euros. La société de biotechnologie franco-autrichienne a menacé d’abandonner ses plans de développement d’un vaccin contre le Covid-19 faute de commandes suffisantes de l’Union européenne. Cet abandon aura un impact sur les perspectives commerciales du Groupe.
En novembre 2021, Valneva a signé un accord avec la Commission européenne pour fournir jusqu’à 60 millions de doses du vaccin sur deux ans, dont 24,3 millions en 2022. De plus, contrairement aux attentes, l’Agence européenne des médicaments (EMA) n’a pas encore approuvé le vaccin.
“Ce n’est pas économiquement viable”, a déclaré à l’AFP Franck Grimaud, PDG de Valneva. C’est un épisode de plus du feuilleton français sur le vaccin contre le coronavirus, à l’heure où la production mondiale de sérum a atteint des niveaux que certains laboratoires ont arrêté de produire faute de demande.
L’action Valneva a chuté de plus de 65 % depuis le début de l’année. La perspective d’une sortie de crise du Covid-19 a lourdement pesé sur son cours de bourse. En 2022, Valneva prévoyait initialement de livrer environ 24 millions de doses de « VLA2001 » à l’Union européenne.
Cependant, ce dernier n’est toujours pas autorisé par l’Agence européenne des médicaments. En mai, la Commission européenne a annoncé qu’elle envisageait d’annuler la commande, faisant chuter les actions de près de 20 %.
Ainsi, selon les termes du contrat, Valneva dispose d’un délai de 30 jours à compter du 13 mai 2022 pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché ou proposer un plan pour remédier à la situation de manière acceptable. Le vaccin de Valneva a déjà été approuvé au Royaume-Uni, aux Émirats Arabes Unis et au Royaume de Bahreïn, seuls pays actuellement sur le marché.
“Le résultat est qu’il n’y aura pas de vaccin inactivé disponible en Europe”, a souligné M. Grimaud. Cependant, ce type de vaccin a sa place pour les dirigeants. Il serait destiné en particulier pour ceux qui n’ont pas été vaccinés en raison de leur réticence à adopter la dernière technologie en matière de technologie de l’ARN messager.
Un technologie différente des autres vaccins
Franck Grimaud a plaidé pour la redistribution des doses déjà commandées par l’UE aux laboratoires et a lancé un appel au gouvernement français. “La France a été l’un des pays qui a initialement passé la commande la plus importante. Elle peut et doit jouer un rôle dans la recherche de solutions”, estime le dirigeant.
Le vaccin de Valneva se base sur un virus inactivé. Par rapport aux vaccins anti-Covid autorisés dans l’UE, c’est une technologie plus traditionnelle que les vaccins Pfizer/BioNTech ou Moderna, à ARN messager, et, dans une moindre mesure que ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson, à vecteur viral, ou celui de Novavax, à protéine recombinante. Le vaccin de Valneva a déjà été autorisé au Royaume-Uni, aux Émirats arabes unis et au royaume du Bahreïn, seul pays où il est pour l’instant commercialisé.
La société de biotechnologie Valneva a appelé les pays européens à passer davantage de commandes pour son vaccin contre le Covid-19 afin de pouvoir maintenir les contrats avec l’Union européenne, a-t-elle averti vendredi. “Nous pensons qu’il est nécessaire de lancer un avertissement sérieux sur le fait que s’il n’y a pas assez de commandes, le programme pourrait tout simplement être arrêté”, a déclaré à l’AFP le directeur des biotechnologies Franck Grimaud.