Le CAC 40 repasse au-dessus des 7 000 alors que l’inflation américaine ralentit. L’indice phare de la place de Paris a franchi ce seuil pour la première fois depuis février 2022.
L’inflation aux Etats-Unis en recul
Les actions européennes ont clôturé en forte hausse jeudi, franchissant un seuil jamais vu depuis des mois après la publication des données sur l’inflation aux États-Unis.
Le CAC 40 a franchi en séance le seuil des 7 000 ce jeudi après-midi, un niveau jamais atteint depuis février 2022.
A l’origine de ce rallye de début d’année : la perspective de la fin de l’inflation, des taux d’intérêt et de la reprise de l’économie mondiale. Pendant ce temps, la Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance hier.
Comme les économistes s’y attendaient, l’inflation américaine a ralenti à 6,5 % en glissement annuel en décembre, contre 7,1 % en novembre. L’inflation sous-jacente – qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation – s’est établie à 5,7 %, contre 6 % le mois précédent.
“Quel que soit l’indicateur retenu, ce chiffre est bien meilleur que le précédent et l’inflation évolue dans la bonne direction, ce qui devrait réduire la pression sur la Fed (la Réserve fédérale américaine)”, souligne Naeem Aslam, analyste de marché chez Avatrade.
Vers 14h55, l’indice CAC 40 a atteint 7012,09 points, en hausse de 1,27% en intrajournalier et de 8,32% en neuf jours de bourse depuis le 1er janvier. Aujourd’hui, au moment de la rédaction, le CAC 40 évolue toujours au-dessus des 7000 points à 7009 points précisément
En Allemagne, l’indice phare Dax de la Bourse de Francfort a atteint 15 000 le matin pour la première fois depuis la mi-février 2022.
Les espoirs d’une baisse de l’inflation aux États-Unis et en Europe ont apparemment contribué à la reprise. Les marchés espèrent qu’un ralentissement de la hausse des prix conduira les banques centrales occidentales à assouplir leur politique monétaire.
Raphaël Thuin, directeur de la stratégie Fund Capital Markets chez Tikehau Capital, a souligné que la reprise du CAC 40 depuis le début de l’année est “très élevée” et “très forte”.
Il a noté que “le marché estime que la politique de la banque centrale américaine marquera un tournant dans l’année”, contredisant les dernières déclarations des responsables de l’agence. “Il y a donc un risque de déception”, a-t-il prévenu.
Une baisse des taux dès la fin d’année ?
Comme les stratèges de marché, les investisseurs voient ce début d’année sous les meilleurs auspices.
“Mais la Fed ne va pas cesser de relever les taux d’intérêt tant qu’elle n’aura pas vu les preuves d’un assouplissement des conditions du marché du travail et de la croissance des salaires. Il faudra encore quelques mois avant que ces preuves soient irréfutables”, poursuivent les économistes de Capital Economics.
L’idée est bien d’en ajouter un ou deux nouveaux, mais à une échelle limitée. Les investisseurs sont maintenant presque entièrement convaincus que la Fed augmentera ses taux de seulement 0,25 point de pourcentage lors de sa prochaine réunion, la plus petite hausse de taux depuis mars 2022, date à laquelle elle a relevé ses taux pour la première fois ce cycle.
« Les marchés s’attendent même à une baisse des taux avant décembre alors que la Réserve fédérale américaine a assuré qu’elle n’allait pas le faire », explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché chez le courtier IG France.
La Fed tiendra sa prochaine réunion de politique monétaire en février. L’annonce que l’inflation américaine était conforme aux attentes a renforcé les attentes du marché selon lesquelles les gains seraient limités à 25 points de base (0,25 point de pourcentage).
En d’autres termes, pour les marchés, la Fed a gagné la bataille contre l’inflation tout en évitant de répéter l’erreur des années 1970 consistant à relâcher les taux trop rapidement.
Les marchés vont devoir s’habituer à des taux de 4 à 5 % durant quelques années, et ils commencent à le faire, notamment en se concentrant de plus en plus sur les opportunités du marché obligataire.
Malgré les alarmes du Fonds monétaire international ou de la Banque mondiale, personne ne s’attend à une profonde récession aux États-Unis ou en Europe, aidée par un hiver particulièrement doux et des prix de l’énergie plus bas.