La présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, voit une “forte probabilité” que l’institution relève son taux directeur d’ici la fin de l’année si l’inflation reste élevée.
2 voire 3 hausses de taux en 2022 pour la BCE
Vendredi, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a estimé qu’il existe une “forte probabilité” que l’institution de Francfort relève son taux directeur d’ici la fin de l’année si l’inflation reste élevée, mais la banque centrale européenne pourrait relever ses taux d’intérêt dès cet été, en juillet, a rapporté Reuters, l’agence de presse a fait état de neuf sources.
« Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sont disposés à mettre fin le plus tôt possible à son programme de rachats d’actifs et à relever dès juillet ses taux d’intérêts », écrit ce dimanche Reuters.
Alors que les banques centrales du monde entier, telles que la Réserve fédérale et la Banque d’Angleterre, ont largement commencé à relever leurs taux d’intérêt directeurs pour tenter de ralentir l’inflation alimentée par la guerre en Ukraine, la BCE a jusqu’à présent refusé de prendre part à cette hausse de taux mais est désormais sous pression. Cependant, la BCE veut d’abord mettre fin à son programme d’achat net de dette, qui a soutenu l’économie pendant la crise déclenchée par le Covid-19.
La date limite du plan est fixée au troisième trimestre, et Christine Lagarde a déclaré vendredi qu’il était susceptible d’être fait au début du troisième trimestre. Jeudi, elle a répondu au vice-président de l’agence, Luis de Guindos, qui avait évoqué le mois de juillet, assurant que le moment dépendrait des indicateurs économiques.
Dans la zone euro, l’inflation a atteint un record de 7,5 % en mars, bien au-dessus de l’objectif à moyen terme de 2 % de la BCE. Dans la séquence prévue par la BCE, la hausse des taux, la première depuis 2011, devrait intervenir “quelque temps après” la fin des achats de dette.
Finalement, l’inflation ne serait pas temporaire
Depuis 2014, la BCE a acheté près de 5 000 milliards d’euros de dette publique et privée dans le cadre de sa stratégie “d’assouplissement quantitatif” visant à soutenir le crédit tout en restaurant l’inflation à son objectif annuel de 2% à long terme. Mais cela a changé ces derniers mois, car une flambée des prix de l’énergie et de nombreuses matières premières a poussé l’inflation dans la zone euro à 7,5 %, un niveau sans précédent dans l’histoire de la monnaie unique.
La BCE a tardé à reconnaître que ce pic d’inflation n’est pas seulement temporaire, mais qu’il doit désormais répondre aux inquiétudes quant à un ancrage à long terme de l’inflation, notamment celles exprimées par certains membres du Conseil des gouverneurs.
Certains membres du Conseil des gouverneurs ont critiqué la BCE pour avoir sous-estimé l’inflation, arguant que les nouvelles prévisions sont un pas vers un retour à la réalité. “À mon avis, tous les critères d’une hausse des taux sont désormais remplis”, a déclaré une source de Reuters qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat.
Vendredi, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, n’a fait aucune mention d’une hausse des taux cet été, mais a déclaré que l’agence monétaire devrait mettre fin à son programme d’achat d’obligations à partir du troisième trimestre et relever les taux d’ici la fin de l’année.
Presque toutes les sources s’attendent à au moins deux hausses de taux cette année, et certaines pensent même qu’une troisième pourrait avoir lieu avant le 31 décembre. Suffisant pour contrer l’inflation galopante à moyen terme, ou est-il déjà trop tard ?