La décision de la BCE a conduit aux pires performances du CAC 40 à Paris et du DAX à Francfort en neuf et six mois. Outre-Atlantique, Wall Street a également perdu du terrain. La correction a été d’autant plus forte que le marché s’est bien repris en octobre et novembre.
Plus de 3% de baisse pour le CAC 40
La détermination des grandes banques centrales mondiales à continuer de lutter vigoureusement contre l’inflation a provoqué une correction brutale des marchés européens.
Le principal indice boursier du Vieux Continent a plongé jeudi après que le taux directeur de la zone euro a augmenté d’un demi-point de pourcentage, le taux de dépôt passant à 2% et la facilité de refinancement (“refi”) à 2,5%.
Mercredi, la Fed a annoncé qu’elle augmenterait également son taux des “fonds fédéraux” d’un demi-point de base, désormais compris entre 4,25% et 4,5%. Tous deux ont averti que le resserrement monétaire était loin d’être terminé.
Sur les marchés, le ton plus agressif que prévu de la Banque centrale européenne (BCE) et les révisions des prévisions d’inflation ont eu l’effet d’une douche froide. Les bourses du Vieux Continent ont connu leur pire journée de négociation depuis des mois.
La Bourse de Paris a fait face jeudi à de sérieux doutes face au ton plus agressif que prévu de la Banque centrale européenne, qui prépare le terrain pour de futures hausses de taux pour lutter contre une inflation persistante.
« Alors que les investisseurs espéraient l’amorce d’une pause dans la remontée du principal taux directeur de la BCE, ils s’attendent désormais à une nouvelle hausse de 0,5 point de pourcentage lors des deux prochaines réunions », décrypte Nicolas Leprince, gérant d’Edmond de Rothschild AM.
Francfort a chuté de 3,28%, sa pire séance depuis juin, et Paris a chuté de 3,09%, la plus forte baisse depuis mars. Milan a également chuté de 3,45%. L’indice large européen Stoxx 600 a corrigé de 2,9 %.
La baisse d’hier est la plus forte baisse depuis le 4 mars (-4,97 % sur la journée), et l’indice est tombé à sa clôture la plus basse depuis le 9 novembre.
De plus, plusieurs indicateurs américains ont été décevants cet après-midi, notamment les ventes au détail de novembre et l’activité manufacturière dans la région de Philadelphie.
Ainsi, le lot de statistiques publié de ce jour-là prouve que la santé de l’économie américaine se détériore. A la clôture en Europe, le Dow plongeait de 2,1%, tandis que le Nasdaq, très sensible à la politique monétaire, reculait de 2,9% à New York.
Pourquoi les marchés chutent avec ces annonces ?
Les fêtes de Noël sur les marchés européens ont été annulées. Les indices boursiers européens ont dégringolé jeudi suite à l’annonce de la Banque centrale européenne (BCE), notamment la communication.
En augmentant les taux d’intérêt, les institutions monétaires durcissent le financement, ce qui devrait indirectement refroidir l’économie et calmer l’inflation en zone euro qui était à 10 % en novembre, loin de l’objectif de 2 % de la BCE.
Et cela va continuer. Parallèlement à la décision sur les taux d’intérêt, la BCE a également publié de nouvelles prévisions économiques, notamment sur l’inflation. Elle table sur une inflation de la zone euro à 8,4% en 2022, 6,3% en 2023, puis 3,4% en 2024 et enfin 2,3% en 2025. L’institution monétaire a fortement révisé à la hausse ses prévisions, ayant précédemment prévu 8,1 % en 2022, 5,5 % en 2023 et 2,3 % en 2024.
Les annonces des institutions monétaires ont apparemment accéléré la chute des marchés, mais les marchés européens étaient déjà dans le rouge avant la réunion de la BCE. Le CAC 40 chutait de 1,2% avant le communiqué de la banque centrale.
Ces indices ont été pénalisés par la Fed. La Réserve fédérale a relevé ses taux d’intérêt de 50 points de base mercredi soir, une décision à nouveau attendue par le marché. Mais ses membres ont fortement relevé leurs prévisions tarifaires pour 2023 et 2024. Son président, Jerome Powell, a été remarquablement ferme dans la volonté de la Fed de lutter contre l’inflation.