À partir du 1er octobre, le taux d’intérêt légal maximum (y compris l’assurance et les frais) des crédits immobiliers sur 20 ans passera à 3,05 %. La Banque de France juge la hausse suffisamment importante pour débloquer certains dossiers de crédit. Pour les courtiers immobiliers, il s’agit d’une mesure à court terme qui ne résout pas fondamentalement le problème du taux d’usure pendant les périodes de hausse des taux d’intérêt.
Le taux d’usure va passer à 3% sur 20 ans
Les acheteurs auront plus de possibilités pour emprunter. Selon un communiqué de presse de la Banque de France, à partir du 1er octobre, le taux d’intérêt maximum auquel les banques pourront prêter aux particuliers passera à 3,03% pour les prêts hypothécaires de moins de 20 ans et à 3,05% pour les prêts à long terme.
Ainsi, le taux d’usure varie de 2,57 % à 3,05 % pour les prêts de 20 ans ou plus, et de 2,60 % à 3,03 % pour les prêts de moins de 20 ans.
Avec des taux d’intérêt en forte hausse depuis le début de l’année, de plus en plus de demandes de crédit immobilier sont rejetées car supérieures au taux d’usure qui est revu tous les trois mois. A l’origine, ce taux a été conçu pour protéger les emprunteurs.
Pour rappel, le taux d’usure est le taux légal maximum auquel un organisme bancaire peut accorder un crédit immobilier. Il tient compte à la fois du taux d’intérêt du prêt et des frais d’assurance et de gestion. Il est calculé trimestriellement par la Banque de France sur la base de la moyenne du taux d’intérêt effectif appliqué au cours des trois derniers mois, majorée d’un tiers.
“Cette hausse a été plus forte que prévu et devrait débloquer des demandes de prêt à des taux allant jusqu’à 2,4% avant assurance”, explique Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer. « Un nombre important d’emprunteurs sont susceptibles d’être concernés : les crédits sur 15 ans se négocient en moyenne entre 1,75% et 2% (hors assurance) et ceux sur 20 ans entre 1,85% et 2,4% (hors assurance). Des taux en forte hausse par rapport au début de l’année, mais qui restent malgré tout avantageux, en particulier en cette période de forte inflation (5,9% en août)”.
Mais l’amélioration pour les emprunteurs pourrait ne pas être durable puisque les taux hypothécaires devraient continuer de grimper en octobre. En effet, le taux des emprunts publics français, l’OAT à 10 ans indexée sur les taux des crédits immobiliers, a atteint 2,77% mercredi. Et cette tendance devrait se poursuivre.
Même problèmes dans 3 mois ?
Du côté des courtiers, les professionnels se réjouissent de la nouvelle tout en s’attendant à ce que le marché se fige à nouveau si les taux remontent trop. “L’augmentation des taux d’usure est une bonne chose, mais malheureusement, l’impact positif ressenti sera de très courte durée. Oui, certains cas finiront par trouver un financement, mais pour combien de temps ? Une semaine ? Quinze jours ? Trois semaines au maximum ?”, estime-t-on dans un communiqué de presse Maël Bernier, directeur des communications et porte-parole de l’agent Meilleurtaux.
“Cette hausse des taux d’usure est significative et supérieure à nos prévisions. Cette hausse de près d’un demi-point est sans précédent ! Elle devrait débloquer un certain nombre de dossiers de crédit en cours et appliquer le taux net actuellement proposé, dont la plupart se situent entre 1,80 % et 2,40 % pour toutes les durées, mais ont jusqu’à présent dépassé le taux d’usure, entraînant ainsi des rejets », juge également Julie Bachet, directrice générale du courtier Vousfinancer.
“Cependant, les taux de crédit ne devraient pas remonter dans les prochaines semaines, sinon les avantages de la hausse des taux d’usure seront annulés et la situation sera à nouveau la même que l’été dernier”, a encore déclaré Sandrine. Allonier, porte-parole de Vousfinancer.