Au premier semestre, le secteur bancaire américain avait connu d’importantes secousses avec l’effondrement de la Silicon Valley Bank en mars et la fermeture de la First Republic Bank en mai. Depuis lors, aucune autre banque n’a chuté. Les dépôts bancaires semblent maintenant stabilisés, mais la réallocation de l’épargne à la recherche de rendements plus élevés se poursuit. Les banques n’ont pas d’autre choix que d’améliorer la rémunération de leurs dépôts pour conserver leur base de clients. Le taux implicite servi aux déposants a augmenté de 150 points de base en un an, ce qui est peu comparé à la hausse des taux de la Fed.
Le désinflationnisme sans pertes de production significatives
Après un durcissement monétaire agressif, l’inflation aux États-Unis et dans le monde semble enfin ralentir. La politique monétaire montre ainsi son efficacité, et les banques centrales ont conservé suffisamment de crédibilité pour réagir de manière pertinente.
Ainsi, malgré une hausse des taux directeurs par la Réserve fédérale américaine jusqu’à un niveau inédit depuis 22 ans, le processus désinflationniste en cours n’a pas entraîné de pertes de production significatives ni de chômage massif.
Conséquences sur le marché de l’immobilier
En parallèle, on observe également un ralentissement de la hausse des prix de l’immobilier aux États-Unis, ce qui pourrait inciter les ménages endettés à vendre leurs biens immobiliers pour éviter une dégradation de leur situation financière. Cette stabilisation pourrait être bénéfique à long terme pour le secteur bancaire et permettre d’éviter une crise similaire à celle des subprimes en 2007-2008
Facteurs favorables à une amélioration du secteur bancaire
Plusieurs éléments peuvent aujourd’hui permettre au secteur bancaire américain de continuer son retour à la stabilité :
- La baisse de l’inflation : elle permet de renforcer la confiance des acteurs économiques et de poursuivre les politiques monétaires.
- La stabilisation des marchés immobiliers : en évitant une nouvelle bulle immobilière alimentée par l’endettement des ménages, cela réduit les risques pour les banques et favorise une croissance économique saine.
- Le renforcement des régulations bancaires : en apprenant des erreurs passées et en renforçant les contrôles, le secteur bancaire peut mieux anticiper les risques et éviter de nouvelles crises.
- La diversification des sources de financement : en réduisant leur dépendance aux dépôts des épargnants, les banques peuvent mieux faire face aux fluctuations du marché et assurer leur pérennité.
Toutefois, il convient de rester prudent face à ces signes d’amélioration. Le secteur bancaire américain doit continuer de travailler à renforcer sa stabilité et minimiser les risques de futures crises.
Une situation en constante évolution
La crise bancaire américaine semble pour l’instant terminée. Toutefois, cette situation évolutive nécessite une attention soutenue de la part des autorités monétaires et des acteurs du secteur bancaire. En effet, les leçons tirées du passé doivent servir à prévenir les crises futures et à garantir une croissance économique durable et saine aux États-Unis.