La fièvre de la cryptographie atteint plusieurs pays à travers le monde et même ceux qui semblent sceptiques au premier abord. Le bitcoin étant au cœur des discussions ces dernières années, le Ripple a été sous son ombre un certain temps. Fini la seconde place, le Ripple occupe désormais le trône des cryptomonnaies les plus en vogue.
Un système de paiement extrêmement rapide, une valeur bien plus visible que la plupart des monnaies virtuelles, à mi-chemin entre le centralisé et le décentralisé, le Ripple a tous les atouts, ce qui lui a valu la meilleure performance en 2017.
Définition du Ripple
Le terme Ripple se traduit littéralement « vague » ou « ondulation ». La société Ripple est un marché de changes envoyant des fonds dans n’importe quel pays. Fondé sur un protocole internet distribué et open source, Ryan Fugger s’est lancé dans ce projet cryptographique en 2004. Arthur Britto et David Schwartz ont rejoint l’entreprise plus tard pour former la cryptomonnaie que nous connaissons aujourd’hui. C’est une entreprise aux multiples facettes qui s’est développée au fil des années.
Détenant la troisième position dans le classement des plus grandes cryptomonnaies – après le Bitcoin et l’Ether – en termes de capitalisation boursière, le Ripple est très apprécié des banques grâce à la facilité et la rapidité de ses services dans les transactions transfrontalières. À contrario, il est impopulaire parmi sa communauté numérique, ne partageant pas une même idéologie. Un système de paiement peer-to-peer, le Ripple est accessible à tous et n’est contrôlé par aucun gouvernement. Toutefois, les validateurs, des membres clés du réseau de cette monnaie virtuelle sont chargés de vérifier les transactions pour des raisons de sécurité. Intégrant le système financier par l’intermédiaire des grandes banques, il se différencie de ses concurrents inspirant une certaine forme de centralisation. La société à but non lucratif Ripple Labs vise en premier lieu les institutions aux dépens des particuliers. La valeur de la devise virtuelle du Ripple est communément connue sous le nom de XRP. Elle est assise sur le protocole RIP et prend en charge n’importe quel système monétaire.
Quelques chiffres sur le Ripple
Avec une capitalisation boursière de 91.26 milliards de dollars, le Ripple surpasse l’Ethereum. Malgré qu’il soit moins médiatisé par rapport au Bitcoin, sa valeur dépasse les 36 000% en une seule année, une performance record. Le Bitcoin a atteint 1 000% entre le 1er janvier et le 31 décembre 2017. Comme les institutions bancaires favorisent l’élément clé de ses investigations, 75 des plus grandes banques mondiales l’expérimentent en ce moment. Un chiffre qui tend à augmenter cette année grâce à une certaine stabilité dont cette monnaie virtuelle fait preuve. On peut même l’assimiler à un protocole de transaction sachant sa vitesse de traitement des données inégalée. Le Ripple a su tirer parti des faiblesses du système de transaction bancaire. Les banques utilisent la messagerie sécurisée Swift en général, un standard international composé de 8 ou 11 caractères alphabétiques. Le transfert prend traditionnellement plusieurs jours (3 à 5 jours). Avec le Ripple, quelques minutes voir même quelques secondes (2 à 5 secondes) suffisent. Plus de 90 commerciaux sont enregistrés parmi les clients de la société. Il s’agit des plateformes de négociation, des fournisseurs de service de paiement, et des grandes institutions financières.
Historique de la société
Sur le chemin qui mène à la réussite, les obstacles ne manquent guère. Ryan Fugger connait un rayon à ce sujet. Cet ingénieur logiciel a travaillé dans une société de trading numérique basée au Canada, à Vancouver quand l’idée de développer Rippleplay lui est venue en 2004. Il a initialement travaillé sur un système d’échange local et s’en est inspiré. Fugger s’est rapidement penché sur la possibilité d’un système monétaire décentralisé. De cette manière, les individus pourraient se créer une monnaie à transfert rapide et efficace. Rippleplay.com a vu le jour en 2005 en tant que service financier qui fournit des options de paiement sécurisé par l’intermédiaire d’un réseau mondial. Un nouveau système se développe en 2011, marquant une différence visible par rapport au Bitcoin. Les transactions sont vérifiées par les validateurs au lieu d’utiliser des registres de chaînes de blocs. Jed McCale et Chris Larsen ont commencé à investir dans le Ripple en 2012 suivi de l’abandon de rênes par Ryan Fugger pour un autre projet cryptographique. En septembre 2012, la société OpenCoin est co-fondée par McCale et Larsen. Toutefois, McCale quitte le Ripple en 2013 pour suivre les traces de son prédécesseur Fugger, il crée sa propre cryptomonnaie : le Stellar.
L’ascension du Ripple
De nos jours, le Ripple est assimilé en tant que start-up américaine basée à San Francisco. Un protocole de paiement de renommée mondiale, la sécurité des transactions n’est plus à refaire. Brad Garlinghouse devient PDG en 2016 après Larsen. Une place que ce dernier ne regrette guère, à plus forte raison, grâce au cours de la cryptomonnaie, Larsen est considéré comme la 8ème personne la plus riche au monde. Voila un investisseur qui a amplement profité de l’engouement global de Ripple. 5.19 milliards de XRP sont détenus par Larsen avec 17% des parts de l’entreprise, soit un total de 55 milliards de XRP en dépôt fiduciaire. Il figure actuellement parmi le top 10 de Bloomberg Billionaire Index.
Comparatif avec son plus grand rival : le Bitcoin
Si son système de paiement est similaire à celui du Bitcoin, le Ripple fonctionne avec les monnaies fiduciaires permettant à ses clients d’intégrer le protocole dans leurs propres systèmes. La rapidité est une force à l’avantage du Ripple. Le Bitcoin utilise le mining, un processus d’exploitation minière engageant des calculs de grandes envergures, ce qui entraîne une consommation significative d’énergie et d’électricité contrairement au Ripple. Aussi, le minage prend un temps considérable pour favoriser une sécurité optimale. La cryptomonnaie décentralisée crée les nouvelles pièces par le biais d’un processus d’exploitation progressif. Celle au carrefour entre la centralisation et la décentralisation crée les devises par Ripple Labs. Le Ripple est un réseau de transaction contenant une devise crypto. Il ne peut être miné car aucune extraction de nouvelles pièces n’est nécessaire.
Le Ripple se propulse au sommet
Les faiblesses du système bancaire sont exploitées par le Ripple. On pourrait suggérer aux clients des anciennes banques de prendre un vol et recevoir leur argent en main propre. Ce qui serait plus rapide qu’attendre le transfert dans certains cas. Avec le Ripple, ce problème ne se pose plus. Le virement est quasi instantané.
Si l’adresse SWIFT identifie l’institution financière pour sécuriser le transfert, le Ripple présente des systèmes plus sophistiqués, plus rapides et moins chers.
Les commissions dans le transfert d’argent d’une banque à une autre sont assez élevées, 1,6 milliard de dollars chaque année. Passer par le Ripple diminue les coûts de la manière suivante :
Avec une devise pivot, l’argent n’a nul besoin de franchir les frontières. Seule la monnaie virtuelle passe d’un pays à l’autre. Prenons l’exemple d’un transfert de dollars en euros. La banque américaine débite l’argent puis le transfère sur un compte intermédiaire dans ce même pays. L’équivalent de la somme en XRP est envoyé sur un deuxième compte intermédiaire en France. Celui-ci détient des euros en « pre-funding » et débite son propre compte afin de créditer le destinataire final. La commission du Ripple est alors minimisée au maximum. Le client ne paie que le tarif de virement local, largement faible par rapport au virement transfrontalier. Plus besoin de convertir la somme, le destinataire reçoit l’argent selon la devise de son pays. Le Ripple gère le « settlement », un transfert d’argent qui passe habituellement par un réseau de paiement interbancaire.
Le principe du Ripple est relativement simple, vous pourriez donc vous demander pourquoi ce système n’est pas adopté par toutes les banques – une question qui mérite réflexion au vu des avantages présentés.
Le Ripple oblige le système bancaire à faire un choix : disposer d’une certaine somme pour pré-alimenter les comptes intermédiaires de fournisseurs de liquidités ou assumer un crédit. C’est la base de fonctionnement du système « pre-funding » qui reste réalisable en soi, mais peut être évité à certains égards. Cette raison en plus du caractère volatil des monnaies crypto suffit aux banques qui restent sur la réserve quant à l’utilisation du Ripple. Quoique de plus en plus d’institutions financières se laissent tenter. Le Ripple est certes volatil mais moins que ses concurrents, le Bitcoin et l’Ether.
Si sa réputation auprès de ses clients est tout à fait remarquable, les investisseurs ne sont pas convaincus. Le Ripple défit indirectement l’idéologie de Satoshi Makamoto, l’inventeur de la première cryptomonnaie, le Bitcoin. Dans les années à venir, la blockchain pourrait entraîner la fin des banques physiques. Plus besoin d’un tiers de confiance sachant que la cryptomonnaie est avant tout une monnaie virtuelle. Placer les banques au cœur des préoccupations du système de transaction revient alors à contrer la communauté blockchain.
Les avis sont partagés quand il s’agit du Ripple. Mais une chose est sûre, la société a su sortir au grand jour, elle pourrait rester sous les projecteurs encore un long moment, cette année en tout cas. Affaire à suivre.