Selon France Assureurs, les contrats d’assurance-vie n’ont augmenté que de 1,2 milliard d’euros en janvier 2023, contre 3 milliards d’euros le même mois l’an dernier.
Difficile comparaison avec l’année 2022
La tendance se confirme : l’assurance-vie ne peut concurrencer le Livret A même si les dépôts sur les contrats d’assurance-vie ont nettement dépassé les retraits de 1,2 milliard d’euros en janvier de cette année, selon les chiffres publiés par France Assureurs ce jeudi.
Sur plus d’un an d’observation, le constat est plutôt pessimiste. Même si, les contrats d’assurance-vie ont augmenté de 3 milliards d’euros en janvier 2022.
« Après l’été 2022, la collecte nette (différence entre dépôts et retraits, NDLR) de l’assurance-vie avait oscillé de territoire positif en territoire négatif d’un mois sur l’autre », a relaté le directeur général de la fédération professionnelle, Franck Le Vallois, lors d’un point presse, mais « depuis quelques mois (elle) s’est installée en territoire positif ».
L’ensemble des cotisations, c’est-à-dire les sommes versées aux contrats, s’élève à 14,1 milliards d’euros, tandis que les prestations (y compris rachats et indemnités de décès) s’élèvent à 12,9 milliards d’euros.
Les fonds euros à la traînent
Les détails des supports contrastaient fortement : les fonds en euros ont enregistré une décollecte de 2,5 milliards d’euros, tandis que les investissements en unités de compte (UC), qui peuvent être plus rentables mais plus risqués, ont plutôt enregistré des entrées nettes de 3,6 milliards d’euros.
L’encours total des assurances-vie est resté stable sur l’année : à 1,871 milliard d’euros à fin janvier, il représente un tiers de l’épargne française.
Au total, environ 18 millions de personnes disposent d’une assurance-vie, représentant un capital moyen d’environ 100 000 € par souscripteur, généralement investi en plusieurs contrats.
Contrairement au mois de décembre, période traditionnellement associée aux cadeaux du Nouvel An, aux versements de primes et aux dépenses minimales, le premier mois de l’année est souvent propice à l’épargne.
Mais la concurrence accrue du Livret A pourrait expliquer le ce changement de d’affection de l’épargne vis-à-vis des fonds en euros. Ces fonds devraient rapporter moins de 2 % en moyenne jusqu’en 2022.
Les français se tournent définitivement vers le Livret A
Le Livret A en a également profité pour tout rafler. Le 21 février, la Caisse des dépôts (CDC) a déclaré que son encours avait augmenté de plus de 9 milliards d’euros en janvier.
Si la base est constituée par les 375 milliards d’euros du Livret A, ce montant représente tout de même plus d’un cinquième de l’assurance-vie.
Avec un rendement moyen attendu d’un peu moins de 2 % l’an dernier, l’assurance-vie a souffert par rapport au Livret A, qui affiche désormais un rendement net de 3 % depuis le 1er février.
« Toute annonce de relèvement provoque une augmentation de la collecte qui perdure entre deux et trois mois », a nuancé Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne dans une note, mais « le rebond de janvier 2023 se distingue par sa force ».
Une marge de progression encore importante
Les livrets A et LDDS ont gonflé de 40 milliards d’euros l’an dernier, tirés par des dépôts importants et des paiements d’intérêts de fin d’année. La marge de remplissage est toujours grande : les plus de 55 millions de livrets A sont remplis en moyenne à un peu plus du quart de leur capacité. Pour rappel, le plafond du Livret A est fixé à 22 950 euros.
Le Livret A est géré conjointement par la CDC et un réseau de banques et sert principalement à financer le logement social. Le LDDS travaille sur l’économie sociale et solidaire et l’efficacité énergétique dans l’habitat.
Ce dernier n’a pourtant de “durable et solidaire que de nom”, a déclaré Bruno Le Maire dans une présentation au rapport du think tank The Shift Project le 15 décembre.
Le locataire de Bercy a alors plaidé pour “créer un produit d’épargne verte (…) sans doute un peu moins liquide qu’un placement d’épargne réglementé” et “avec une part de risque nettement plus élevée”.
Plus récemment, le Livret A s’est invité dans le débat sur le nucléaire. Sa mise à contribution a été évoquée pour financer un programme de nouveaux réacteurs.