Les produits de gestion de conservation, proposés par les assureurs depuis des années, visent à diversifier l’épargne des particuliers pour trouver des rendements plus élevés que les fonds en euros. De quoi s’agit-il ? La performance est-elle au rendez-vous ?
L’assurance-vie et le PER ont le vent en poupe
Parmi les différentes solutions d’épargne proposées aux épargnants individuels pour améliorer les taux de rendement de leur assurance-vie, les assureurs promeuvent largement la gestion profilée.
Depuis des années, ils cherchent à inciter les épargnants à diversifier leurs contrats. Car ces derniers sont encore majoritairement investis dans des fonds en euros, et leur performance moyenne n’a cessé de baisser. En conséquence, les fonds en euros devraient connaître une inflation moyenne d’environ 1 % sur l’exercice 2021 (+5,2 % en mai, sur un an, selon l’INSEE).
L’assurance-vie a affiché une forte dynamique au cours des quatre premiers mois de 2022, avec une collecte nette (dépôts moins retraits) à 10,5 milliards d’euros – “le plus haut niveau depuis 2011”, selon l’assureur français. Autre motif de satisfaction de l’industrie : la part payée par l’unité de compte, adossée à des capitaux non garantis, reste à un niveau élevé de 40 %.
Avec des marchés financiers en baisse depuis le début de l’année, cette tendance peut-elle se poursuivre ? Historiquement, l’intérêt des épargnants pour les unités de compte (partiellement investies en bourse) a été étroitement lié à la performance du CAC 40.
Mois après mois, l’engouement pour le plan d’épargne retraite (PER), lancé en octobre 2019 dans le cadre de la loi Pacte, ne se dément pas. Selon les données publiées par France Assureurs au 1er juin 2022, il y a eu 108 000 nouveaux adhérents au PER d’assurance sur le seul mois d’avril 2022, soit une augmentation de près de 592 000 assurés en seulement quatre mois depuis janvier.
En raison de ses avantages fiscaux, les investissements se font généralement en fin d’année, ce qui est un bon début. Fin avril 2022, 3,2 millions de Français au total ont payé plus de 39 milliards d’euros pour leur assurance PER. A cela, il faut ajouter les 1,75 million de PER collectifs (14,8 milliards d’euros d’encours de dette) enregistrés par l’AFG à fin 2021. Ainsi, le nombre total de déposants équipés est estimé à près de 5 millions.
Il faut reconnaître qu’une part non négligeable de ces quelque 5 millions de PER provient de transferts d’anciens produits d’épargne retraite (contrats Madelin pour les indépendants, Perp pour les salariés et Perco ou « article 83 » dans « une entreprise »).
Comment les assurances se protègent-elles ?
Mais les compagnies d’assurance ont mis en place des garde-fous. D’abord en diversifiant les supports proposés dans le contrat. Eric Rosenthal, Directeur Général Adjoint Epargne et Services Financiers du Groupe Apicil, souligne : “Une unité de compte ne veut pas forcément dire un fonds d’actions. Dans notre réseau Gresham Private Banking par exemple, ce dernier ne constitue que 12% de l’unité de compte.”
L’accompagnement immobilier dans le secteur de l’assurance-vie s’est fortement développé ces dernières années : sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), organismes de placement collectif immobilier (OPCI) ou encore sociétés civiles immobilières (SCI).
Les assureurs misent aussi de plus en plus sur une gestion déléguée confiée à des professionnels pour fidéliser les assurés et éviter la panique en cas de krach boursier.
A ce jour, un autre phénomène soutient l’unité de compte : les fonds en euros ont eu des rendements très faibles ces dernières années. Ce dernier sera en moyenne de 1,30 % en 2021 (net de charges, mais net de prélèvements sociaux et d’impôt sur le revenu), selon France Assureurs. Si ce niveau reste stable par rapport à 2020, l’inflation n’est pas prise en compte.