Malgré les efforts déployés pour réduire les disparités salariales entre les sexes, le combat est loin d’être gagné. En France, chaque année, la newsletter féministe Les Glorieuses calcule la date symbolique à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement par rapport aux hommes, en raison des inégalités persistantes. De célèbres avancées ont toutefois été réalisées en 2023 concernant la transparence des salaires.
La date symbolique des inégalités salariales en 2023
Les Glorieuses ont récemment annoncé que cette année, les femmes devraient arrêter de travailler le 6 novembre à 11 h 25, si elles étaient payées avec un taux horaire moyen similaire à celui des hommes, tout en gagnant ce qu’elles gagnent actuellement en moyenne sur l’année.
L’année dernière, l’écart salarial atteignait 15,8 % entraînant une date symbolique au 3 novembre à 9 h 10. Cela fait maintenant huit ans que cette date est calculée chaque année et elle varie très peu, signe d’une stagnation inquiétante.
Trois politiques publiques à mettre en place pour promouvoir l’égalité salariale
Dans sa lutte pour l’égalité salariale entre les sexes, Les Glorieuses a lancé une pétition demandant la mise en œuvre de trois politiques publiques :
- Rendre les entreprises éligibles aux subventions publiques, avantages fiscaux et marchés publics uniquement si elles respectent l’égalité salariale, une condition qui pourrait encourager un comportement plus transparent et responsable.
- Revaloriser les salaires minimums dans les professions féminisées, c’est-à-dire celles où la présence des femmes est très importante. Les sages-femmes, infirmières ou enseignantes sont particulièrement touchées par ces inégalités.
- Instaurer un congé parental obligatoire et équivalent après la naissance d’un enfant pour les deux parents, afin de réduire les disparités considérées comme accentuées du fait des différences entre congés maternité et paternité.
Les avancées notables en matière de transparence salariale en 2023
Si beaucoup reste à faire pour combler les écarts entre les sexes, Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter Les Glorieuses, souligne deux avancées majeures en matière de transparence salariale cette année :
- Une directive européenne visant à obliger les employeurs au sein de l’UE à être transparents pour garantir l’égalité salariale entre femmes et hommes a été adoptée et doit être intégrée aux législations nationales d’ici juin 2026.
- La mise en place d’index de l’égalité professionnelle, qui permet à l’entreprise de mesurer les écarts salariaux entre femmes et hommes et d’identifier les axes d’amélioration dans leur politique.
L’écart salarial moyen s’élève aujourd’hui à 14,8 % selon un rapport récent de l’INSEE. Ceci a des incidences économiques évidentes pour les femmes, mais aussi des effets sociaux plus vastes. La précarisation et la dévalorisation de certaines professions essentielles au bien-être et à la cohésion sociale sont des questions qui doivent être prises en compte dans le débat sur l’égalité salariale.
La France va devoir fasse progresser ses politiques publiques pour combler cet écart salarial important et promouvoir une société dans laquelle l’égalité entre les sexes est respectée et mise en pratique. Toutefois, les efforts doivent être poursuivis à différents niveaux – gouvernemental, de l’entreprise et de l’individu – pour garantir des changements significatifs à long terme.