La France se trouve face à un paradoxe : jamais la fiscalité et les dépenses publiques n’ont été aussi élevées, pourtant les services publics n’ont jamais paru si inefficaces. Suite à un mépris intellectuel pour la révolution néolibérale des années 1980 et aux réflexes socialistes lors de chaque crise, les décideurs publics ont augmenté notre fiscalité pour permettre à l’État de tout gérer coûte que coûte.
La France : Championne du monde des prélèvements obligatoires !
Depuis 60 ans, chaque crise s’est résolue par une hausse du niveau des prélèvements obligatoires, passant de 34 % du PIB en 1973 à 42 % en 1983 après les chocs pétroliers, de 42 % en 2008 à 46 % en 2014 suite à la crise économique de 2008 et la crise des dettes souveraines, et de 44,1 % en 2019 à 45,4 % en 2022 après la crise sanitaire.
Ainsi, la France est championne du monde des prélèvements obligatoires avec une différence de onze points par rapport à la moyenne de l’OCDE, et surtout un écart de cinq à vingt points dans toutes les catégories d’impôts et cotisations sociales, ce qui pénalise l’ensemble de la société. De fait, les travailleurs français subissent une double peine : la socialisation du revenu du travail qui capte leur effort au travail et le poids fiscal qui augmente les dépenses obligatoires.
Revenu net inférieur à la moyenne de l’OCDE
D’une part, les cotisations sociales représentent 102 % du salaire net alors que la moyenne au sein de l’Union européenne n’est que de 52 %. Ainsi, les Français doivent vivre avec un revenu net en-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE – soit 30 % de moins que les salariés des pays plus riches.
D’autre part, la population active française supporte presque la totalité de l’impôt sur le revenu puisque 44 % des ménages y sont assujettis. Cela augmente les dépenses obligatoires pour la population active française déjà fortement touchée par l’inflation énergétique et alimentaire ainsi que par la hausse des coûts du logement ou des transports.
Championne du monde des dépenses publiques, mais résultats mitigés
La France est également championne du monde en matière de dépenses publiques avec plus de 1 480 milliards d’euros en 2022, soit 58,1 % du PIB, comparativement à 50 % en Allemagne et à 43 % pour les pays du G7. Toutefois, nos résultats en constante baisse dans les classements PISA montrent que la France utilise mal l’argent consacré à l’éducation de ses enfants.
L’exemple de l’éducation est extensible à d’autres services publics tels que la police sous-effectif ou la santé, où les personnels soignants sont moins bien rémunérés que leurs homologues allemands malgré des dépenses par habitant similaires.
Trois chocs nécessaires pour réduire la pression fiscale
Il est impératif de rompre avec le dogme qui consiste à toujours dépenser et imposer davantage pour garantir que la fiscalité ne soit pas un frein à l’innovation, au succès et à la croissance économique. Pour ce faire, il est essentiel de subir un triple choc : un choc de confiance, un choc de simplification et un choc d’attractivité, avec pour objectif global de diminuer la pression fiscale en France.
- Choc de confiance : restaurer la confiance des citoyens et des entreprises dans les politiques fiscales en faveur de la compétitivité et de la cohésion sociale.
- Choc de simplification : rationaliser et simplifier les systèmes d’imposition et de cotisations sociales pour rendre la fiscalité plus compréhensible et maîtrisable pour les contribuables.
- Choc d’attractivité : améliorer la compétitivité de la France pour attirer les investisseurs étrangers et encourager les entrepreneurs nationaux à innover et créer de la richesse.
Ces trois chocs auront pour but de remettre sur pied notre économie tout en répondant aux problématiques sociales et environnementales. En effet, il est nécessaire de réduire l’écart avec nos voisins européens et les autres pays de l’OCDE en termes de prélèvements obligatoires pour redonner confiance aux investisseurs et renforcer la compétitivité de notre économie.
Une meilleure gestion des dépenses publiques et une fiscalité plus juste et équilibrée peuvent permettre à la France de retrouver sa place au sein de l’Europe et de s’affirmer comme un pays moderne et ouvert.