Le Fonds monétaire international (FMI) a émis des recommandations à ses pays membres sur la politique à adopter concernant les crypto-monnaies. Selon l’institution, les avantages des crypto-actifs ne sont pas encore apparus tandis que l’on a vu l’étendu des inconvénients.
Crypto : le FMI ne s’y fait pas
La hausse de l’adoption des crypto-monnaies a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années.
Alors que de plus en plus de particuliers et professionnels s’impliquent, certaines institutions, comme le Fonds monétaire international (FMI), ne l’entendent pas de cette oreille. L’adoption du Bitcoin (BTC) comme monnaie légale au Salvador en septembre 2021 a été la nouvelle de trop pour les dinosaures de la finance.
Face à l’omniprésence de ces actifs, le fonds a rendu public un document contenant neuf principes politiques le 23 février 2023.
Ces recommandations impliquent des questions juridiques, macro-financières, réglementaires et de coordination internationale. Sans surprise, le ton de ce communiqué de presse privilégie le scepticisme à l’égard de notre écosystème.
Lutter contre l’adoption des crypto-actifs
Le premier principe implique l’utilisation des crypto-monnaies comme monnaie légale. Selon le fonds, les actifs numériques ne devraient pas bénéficier d’un statut juridique, et encore moins du statut de devises officielles.
Le FMI indique donc neuf points clés pour dissuader les pays d’adopter les crypto-monnaies comme monnaies officielles, ou de leur accorder cours légal, afin de “maintenir la souveraineté et la stabilité monétaire”.
Après avoir lu le document le 8 février, le conseil d’administration du FMI l’a approuvé, affirmant même que le fonds pourrait servir de leader d’opinion contre l’adoption de la crypto-monnaie.
Une volatilité excessive ?
La “volatilité excessive des flux de capitaux” a également été pointée du doigt par le document. Si la volatilité existe, il est tout de même intéressant de rappeler qu’aucune devise n’est stable.
En réalité, pour servir d’exemple, la paire EUR/USD est passée de 1,22 $ en mai 2021 à 0,953 en septembre dernier et oscille autour de 1,059 aujourd’hui.
Partant de cette hypothèse, alors que le Bitcoin (BTC) est passé de 20$ à 23 900$ en 10 ans, il pourrait être intéressant de prendre le contre-pied et de voir que l’USD a perdu 99,93% de sa valeur face au BTC.
Stablecoin et CBDC : seuls actifs viables ?
Mais le FMI ne condamne pas automatiquement tous les actifs numériques. L’année dernière, Kristalina Georgieva, directrice générale du fonds, a déclaré qu’il existait plusieurs types d’actifs.
Pour elle, les CBDC et les stablecoins sont moins risqués que les crypto-monnaies qui ne sont soutenues par aucune institution financière.
Par conséquent, l’émetteur de chaque classe d’actifs doit accepter sa responsabilité.
En septembre 2022, le fonds a annoncé qu’il développait une plateforme CBDC interopérable. Pour lui, la monnaie numérique de la banque centrale serait le meilleur choix si les crypto-monnaies devaient être promues.
Le FMI veut se battre pour garder le pouvoir
Parmi ses différentes recommandations, le FMI a également soutenu que, contrairement aux risques, les avantages des crypto-monnaies ne se sont pas encore montrés.
Par ailleurs, le FMI encourage les gouvernements à coopérer pour “améliorer la réglementation et l’application des crypto-monnaies”.
Les pays sont également encouragés à “développer des infrastructures numériques et des solutions alternatives” en matière de paiements transfrontaliers.
Le Fonds monétaire international recommande de traiter le problème des crypto-monnaies avec des pincettes.
Selon lui, la souveraineté et la stabilité monétaires doivent être protégées. Ce dernier pourrait donc être lésé par l’adoption généralisée des actifs cryptographiques.
Cependant, il convient de rappeler que regarder notre écosystème du point de vue d’un occidental vivant dans un pays développé dont le territoire est exempt de conflit armé ne suffit pas pour juger de l’utilité ou non des crypto-monnaies.
Au moment de la guerre en Ukraine,le pays envahi a reçu des millions de dollars de dons via diverses blockchains.
D’autre part, avec des initiatives comme Machankura, il est possible d’envoyer des bitcoins dans les régions non bancarisées d’Afrique sans connexion Internet.