Les notaires sont de plus en plus prudents quant aux perspectives à court terme du marché immobilier. Selon les dernières données publiées par le portail d’annonces immobilières Immonot publiées par le notaire, la proportion de professionnels prévoyant une baisse des prix et de l’activité ne cesse de croître. Face à un tel diagnostic, quelle est la bonne stratégie immobilière à adopter ?
Les notaires prédisent une baisse des prix
L’immobilier français devrait bien se porter en 2022, avec des ventes proches de 1 120 000 (source FNAIM), malgré un environnement fragilisé par les tensions économiques et diplomatiques mondiales.
Les résultats sont tout aussi corrects que l’an dernier, même si les écueils subsistent. En effet, l’industrie a échappé de justesse aux complications liées à la crise sanitaire et devra aborder 2023 sur la base de prévisions prudentes.
Intermédiaire à part entière des transactions immobilières, les notaires sont les mieux placés pour connaître les conditions de marché et détecter les retournements de tendance. En ce froid mois de décembre, selon Immonot, un portail d’annonces immobilières édité par des notaires, leurs prévisions baissent à mesure que la température baisse
La proportion de notaires qui pensent que les prix de l’immobilier vont baisser dans les deux prochains mois est passée à plus de 54%, tandis que la proportion de notaires qui misent sur la stabilité des prix est de 44%, et la proportion qui s’attend à ce que le prix augmente n’est que de 2 %.
Pour mémoire, les avis étaient plus partagés en septembre, selon Immonot : seuls 49% s’attendaient à une baisse des prix, 45% à une stagnation des prix et 6% à une hausse des prix.
Une bonne nouvelle pour les futurs acquéreurs ?
Alors que la grande majorité des professionnels de l’immobilier prédisent une baisse des prix dans les grandes villes dans les mois à venir, tous les voyants ne sont pas au vert pour les futurs acquéreurs.
En effet, alors que la Banque centrale européenne (BCE) a relevé son taux directeur d’un demi-point l’été dernier, les taux de crédit devraient continuer de s’envoler en 2023.
Les taux des obligations d’État augmentent à nouveau fin 2022, ce qui devrait conduire à une hausse similaire pour les taux d’emprunts immobilier. Ils ont augmenté de 1,79 % cet automne, selon la Banque de France.
Selon MeilleursAgents, le taux moyen augmentera d’au moins un point de pourcentage au cours des six prochains mois. Les baisses de prix annoncées ne suffiront donc pas à compenser la hausse des taux d’intérêt.
Cela a rendu les règles du Conseil supérieur de stabilité financière (HCSF) plus strictes, tout en ralentissant considérablement l’activité des marchés. Alors, mécaniquement, les dossiers de crédit sont rejetés car la revalorisation du taux d’intérêt limite la capacité d’endettement de l’emprunteur et la banque ne peut déroger au-delà de la durée de remboursement de 25 ans. Les courtiers en prêts immobiliers ont signalé à plusieurs reprises une augmentation des taux de refus de prêts.
Les prix baissent dans les plus grandes villes français
Pour la première fois depuis 2015, les prix de l’immobilier dans les 10 plus grandes villes de France ont légèrement baissé (-0,1%) sur un mois, selon Meilleursagents. Cette fois, cela ne fait aucun doute : les prix des biens dans les grandes villes commencent vraiment à baisser.
Seules les zones rurales voient le prix de l’immobilier encore augmenter (+0,5%), mais pour combien de temps ?
L’année 2023 sera compliquée pour les Français, qu’ils investissent dans le neuf ou dans l’ancien, d’autant plus si les communes augmentent les impôts. D’autant plus si l’inflation persiste.
Comme nous l’avons souvent répété, la confiance ne reviendra que si les bonnes conditions sont créées au niveau budgétaire pour détourner l’épargne vers l’économie, notamment vers l’immobilier, qui représente une part importante du PIB en France. Sinon, il pourrait à son tour être victime de la stagflation qui menace également notre modèle économique.