Bientôt la pénurie sur le marché de l’immobilier locatif ? De moins en moins de propriétés sont louées et de plus en plus de biens sont à vendre. Les statistiques du site Bien’Ici sont ahurissantes, la part des offres de location a disparu depuis la crise sanitaire. Ils ne représentent plus qu’un quart des petites annonces.
Les biens à vendre représente 75% du marché
Avec les confinements et des taux d’intérêt historiquement bas, l’appétit des Français pour l’immobilier s’est accru ces dernières années. A tel point que le marché de la transaction submerge désormais le marché de la location. Alors qu’en 2019 le site Bien’Ici comptait 34% de logements locatifs, il est aujourd’hui tombé à 26%. L’offre de biens destinés à la vente représente désormais les trois quarts du marché.
Moins de maisons sont louées, mais plus de maisons sont à vendre. C’est la tendance, selon le site Bien’Ici rapportée par BFMTV le lundi 11 juillet. En 2019, 34% des biens de la plateforme étaient des biens à louer, contre 26% actuellement. Ainsi, les ventes immobilières représentent près des trois quarts du marché.
Il existe des différences régionales. En PACA, les ventes représentent 81% (+1%) du marché immobilier. Nos confrères soulignent que nous sommes également proches de ce ratio en Nouvelle-Aquitaine, Loire et Bretagne. Dans la région, fin 2021, ce déséquilibre était de 88% des propriétés à vendre et 12% des propriétés à louer, soit une augmentation de 3 points de pourcentage par rapport à il y a un an.
Avec l’interdiction imminente des passoires thermiques à la location, le tarissement de l’offre locative pourrait encore s’accélérer, ont prévenu les professionnels de l’immobilier. De nombreux propriétaires vont être contraints de vendre car ils ne pourront pas rénover leur logement.
Cette relation est plus prononcée dans d’autres régions. Au deuxième trimestre 2022, les ventes immobilières dans les régions Hauts-de-France et Grand-Est ont atteint 70% et les location ont atteint 30%. Mais dans la première région, les ventes ont chuté en un an (-4%). En Auvergne-Rhône-Alpes, les ventes représentent 71% du marché (+5%) et restent stables en Bourgogne-Franche-Comté (72%).
La baisse de la demande va entraîner une baisse des prix
Il est vrai que les futures lois de protection du pouvoir d’achat atténueront la douleur, mais le fait que la hausse des prix du carburant, de l’énergie domestique et des denrées alimentaires réduit le pouvoir d’achat des ménages de 15 à 20 %, les plongeant dans la pauvreté.
Quant aux prêts immobiliers, ils sont triplement touchés, soumis aux normes prudentielles du Conseil supérieur de stabilité financière, réglementé depuis le 1er janvier de cette année, et à des taux d’intérêt en hausse – ils ont grimpé à 2 %, ils ont doublé en quelques mois seulement – et le taux d’usure qui exclut automatiquement les emprunteurs les plus vulnérables même après avoir augmenté. À ce jour, les refus de prêt semblent dépasser le tiers des dossiers soumis.
Dans ces circonstances inédites, il est inévitable que les prix partent à la baisse, notamment là où ils sont de plus en plus déconnectés avec l’évolution des revenus dans les métropoles et leurs périphéries, dans la plupart des villes moyennes et même dans certaines communes rurales rendue désirable en termes de qualité de vie suite à la pandémie de Covid.
Trop technique, la réalité de la crise du logement et de l’accès à la propriété n’a jamais été “formatée” pour être débattue sur les grandes chaînes de télévision. Ainsi, les problèmes sociaux sont souvent évoqués à la fin de l’intense saison électorale que nous venons de vivre, ils sont donc largement ignorés. Le logement est pourtant la première source de dépense contrainte des Français, représentant 30 à 40 % de leur budget. Et les tendances actuelles sont plus qu’inquiétantes.