Le Cac 40 a chuté après l’annonce des données décevantes de l’inflation américaine en septembre, avant de se redresser en suivant Wall Street. Certains commerçants croient encore aux actions de la Fed, d’autres voient une ultime hausse des prix. Des informations sur la BCE ont également pu jouer en fin de réunion.
L’inflation accélère à nouveau en septembre
Les actions occidentales ont calé après l’annonce des données sur l’inflation aux États-Unis, qui a de nouveau accéléré sur un mois et semblent loin du ralentissement qui aurait ouvert la porte à une politique monétaire plus souple.
Les prix ont augmenté de 8,2 % sur un an en septembre, selon l’indice IPC du ministère du Travail publié jeudi. Il s’agit d’un très léger ralentissement de l’inflation puisque les prix avaient augmenté de 8,3 % sur un an en août.
Mais surtout, sur un seul mois, la hausse des prix suggère que l’inflation est tenace : elle s’est encore accélérée, augmentant de 0,4 % entre août et septembre et soit 0,1 % de plus qu’entre juillet et août. Cela a dépassé les attentes des analystes qui tablaient sur une augmentation de 0,3 %.
Les actions étaient volatiles jeudi dans le contexte de l’une des statistiques les plus importantes de la journée, les données sur l’inflation aux États-Unis, qui étaient cruciales pour la prochaine décision de politique monétaire de la Réserve fédérale début novembre.
Devant des indicateurs IPC en forte hausse des prix américains, les indices européens ont fortement chuté : Paris en baisse de 1,39%, Francfort en baisse de 0,91%, Milan en baisse de 0,70% et Londres en baisse de 1,34%, vers 15h. Il en va de même aux États-Unis, où le Nasdaq, riche en technologies, pouvait ouvrir en baisse de 3%, selon les contrats à terme.
Une hausse des taux directeurs en novembre ?
«Les prix à la consommation conditionneront la future trajectoire de taux et l’ampleur des hausses que décidera la Réserve fédérale américaine», rappelait avant la publication de l’indicateur Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.
De ce fait, après trois hausses consécutives de 75 points de base des taux directeurs, la probabilité de voir la Réserve fédérale réhausser ce taux une quatrième fois vient d’augmenter.
La probabilité d’une nouvelle hausse “significative” (75 points de base) des taux directeurs début novembre, qui serait la quatrième consécutive, est estimée à environ 97%.
Affectés par cela, les taux d’intérêt du marché obligataire, qui étaient auparavant sur une tendance légèrement baissière, se sont envolés : le taux d’intérêt à 10 ans aux États-Unis s’est envolé à plus de 4 % (4,04 %), et en France, il a été près de 3 %, près d’un sommet annuel.
L’EUR/USD était également en baisse de 0,39% à 0,9664$ vers 15h. Cette chute de l’euro face au dollar est principalement expliquée par la réaction plus rapide et plus vigoureuse de la Fed par rapport à la BCE depuis le début de l’année.
La livre sterling a pris un coup (en hausse de 0,97 % à 1,1208 $), stimulée par les nouvelles de Bloomberg selon lesquelles le gouvernement britannique envisage de revenir sur son plan budgétaire controversé.
Les marchés trop pessimistes ?
En Europe, les investisseurs ont également pu être sensibles à un rapport de Reuters selon lequel les membres de la Banque centrale européenne pensaient qu’il y aurait moins de hausses de taux que le marché ne l’estime actuellement, sur la base de nouveaux modèles internes disponibles pour anticiper l’inflation.
“Malgré tous les signes de persistance d’une forte inflation dans la statistique des prix à la consommation, certains indices vont clairement dans le sens d’une désinflation partout ailleurs”, constate Michael Pearce de Capital Economics.
Dans ce contexte, les banques se portent bien, comme JPMorgan, Wells Fargo, Morgan Stanley et Citigroup, qui doivent également publier leurs comptes trimestriels ce vendredi.
A Paris, Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole progressent de 2,1% à 3,9%. Autre soutien du Cac 40, le secteur aéronautique, avec Safran et Airbus en hausse respectivement de 4,8% et 3,9%. TotalEnergies (+3,1%) bénéficie de la hausse des prix du pétrole.