La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré mardi que le futur programme d’achat d’obligations de la BCE contribuerait à empêcher un élargissement excessif des écarts de rendement de la zone euro tout en maintenant la pression sur les gouvernements pour qu’ils assainissent les finances publiques.
Éviter une situation très délicate au pays les plus fragiles
Afin de lutter contre l’inflation, le ton est résolument offensif. Alors que la BCE s’apprête à relever les taux d’intérêt, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a assuré que la BCE fera “le nécessaire” pour lutter contre une inflation “excessive” qui devrait “continuer à durer” dans l’euro. Elle s’est exprimée à l’ouverture de la réunion centrale annuelle de la BCE forum bancaire à Sintra, au Portugal, mardi.
La Banque centrale européenne a annoncé le 9 juin son intention de relever ses taux directeurs de 25 points de base en juillet et septembre. Le resserrement est le résultat de mois d’inflation en hausse constante, qui atteindra 6,8 % d’ici 2022, selon les nouvelles prévisions de la BCE.
Christine Lagarde a noté que “les pressions inflationnistes se forment et se propagent dans l’économie”, tandis que la croissance ralentit et que “les chocs d’offre affectant l’économie risquent de durer plus longtemps que prévu”. Avant d’ajouter : “Ces faiblesses conduisent à une répartition inégale de la normalisation de notre politique selon les juridictions”.
“Les mesures visant à maintenir cette politique monétaire peuvent être utilisées quel que soit le niveau des taux d’intérêt, tant qu’elles sont conçues de manière à ne pas interférer avec la politique monétaire”, a-t-elle ajouté, soulignant.
La BCE est en effet dans une position délicate : elle doit relever les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, tout en évitant de plonger les pays déjà très endettés de la zone euro dans d’énormes difficultés financières.
Pour encourager les banques à déposer des espèces auprès de la BCE, celle-ci pourrait augmenter le taux de rendement (à un taux supérieur au taux de la facilité de dépôt) sur les fonds que les banques déposent auprès de la BCE pour certaines transactions, a rapporté Reuters. Il s’agit d’une méthode dite « d’absorption de trésorerie » qui a été expérimentée il y a une dizaine d’années.
Un outil pour éviter la fragmentation du bloc euro
La Banque centrale européenne a annoncé son intention de relever les taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion de politique monétaire le 21 juillet, quelques semaines seulement après avoir cessé d’acheter des obligations sur le marché.
Cette double évolution de sa stratégie a conduit à une forte hausse des rendements obligataires des pays les plus endettés de la zone euro, l’Italie d’abord, ces dernières semaines.
Pour mettre fin à une campagne qui pourrait conduire à une “dislocation” du bloc monétaire, la BCE a accéléré les travaux sur un nouveau programme d’achat de titres destiné à limiter l’élargissement des écarts de rendement entre les pays membres.
L’arme anti-fragmentation de la BCE fait son apparition. Lors du Forum des banques centrales de Sintra organisé par la Banque centrale européenne, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a détaillé les mécanismes susceptibles d’éviter les divergences de taux d’intérêt entre les États membres de la zone euro, c’est-à-dire de limiter les écart entre les obligations allemandes et les autres obligations souveraines.
Essentiellement, ce nouvel outil en cours de développement devrait éviter un écartement excessif des spreads obligataires dans les pays de la zone euro, tout en maintenant la pression sur les gouvernements pour éviter des dérapages budgétaires excessifs.
Christine Lagarde a expliqué : « Le nouvel instrument doit être efficace, à la fois approprié, et comporter des garde-fous suffisants pour maintenir la dynamique des États membres vers des politiques budgétaires saines », a-t-elle rappelé pour assurer la bonne transmission de la politique monétaire dans les 19 pays de la zone euro.