La Bourse de Paris devrait légèrement baisser encore aujourd’hui alors que la Réserve fédérale resserre sa politique monétaire. C’est au tour de la BCE de publier aujourd’hui le procès-verbal de la dernière réunion de son Conseil des gouverneurs.
Fin de semaine compliquée en Bourse
La Bourse de Paris a clôturé en forte baisse de 2,21% mercredi 6 avril à cause des craintes de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie et une récession aux Etats-Unis et la possibilité d’un sévère resserrement monétaire par la Réserve fédérale.
L’indice star CAC 40 recule de 146,68 points à 6 498,83. La veille, mardi, il avait chuté de 1,28%. Tout au long de la journée, la Bourse de Paris a lentement, mais sûrement prolongé les pertes, chutant jusqu’à 3% par rapport à la clôture de la veille peu après 16h00. Les investisseurs digéraient toujours les annonces plus fortes que prévu du gouverneur de la Fed, Lael Brainard, connu pour sa position accommodante sur la politique monétaire, mardi.
Dans les minutes de la Fed publiées hier soir, les responsables de la Réserve Fédérale semblaient déterminés à lutter contre l’inflation, malgré le risque d’un ralentissement. Ils soutiennent qu’une hausse de 50 points de base du taux des fonds fédéraux pourrait convenir à cette fin.
En plus de cela, la Fed prévoit de réduire son bilan de 95 milliards de dollars par mois pour resserrer les conditions financières. Bien que ce rythme constitue le double de la décision 2017-2019, il correspond, voire est inférieur aux attentes des économistes compte tenu des commentaires récents d’au moins plusieurs membres du FOMC.
Philippe Cohen, gestionnaire de portefeuille chez Kiplink Finance, a déclaré que le discours pesait sur les marchés financiers car “si le resserrement monétaire est trop agressif, il pourrait avoir des effets dévastateurs sur l’économie américaine”. Cependant, il a ajouté : “La Fed a envoyé un ballon d’essai timide dans son discours, mais je ne pense pas que les décisions seraient si draconiennes”. Le gestionnaire a déclaré que l’hypothèse selon laquelle la Fed réduirait son bilan lors de sa prochaine réunion de politique monétaire début mai est “crédible” de toute façon.
Des décisions importantes à venir en Europe
Le compte rendu de la dernière réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE devrait éclairer son point de vue sur la situation macroéconomique, le programme d’achat d’actifs devant être réduit du second semestre à la fin du troisième trimestre. La position du conseil d’administration s’est définitivement renforcée par rapport à l’année dernière, mais il n’a pas le choix.
Avec une inflation en zone euro atteignant un niveau record de 7,5 %, la pression sur la BCE devrait s’accroître, surtout compte tenu de la flambée des prix des matières premières consécutive à la guerre en Ukraine, qui est loin d’avoir atteint son maximum. Le Conseil des gouverneurs de la BCE se réunit jeudi prochain et nous n’aurons pas à attendre longtemps pour connaître les décisions qui seront prises.
Enfin, Philip Cohen a noté que l’élection présidentielle française « ajoute un peu d’incertitudes et de tensions au marché français ». “Les derniers sondages du second tour de l’élection présidentielle montrent que l’écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen se resserre” et la candidate du Rassemblement national pourrait l’emporter avec une marge d’erreur.
Sur la place parisienne, la valeur des entreprises comme les industriels qui dépendent de la croissance économique ont souffert. Les entreprises technologiques ont également enregistré des pertes en raison de la hausse des taux d’intérêt, ce qui a entravé leur capacité à financer leur croissance.
Dans le domaine des valeurs, Sanofi a annoncé que la Commission européenne avait approuvé Dupixent (dupilumab) pour le traitement de l’asthme sévère chez les enfants âgés de 6 à 11 ans présentant des caractéristiques inflammatoires de type 2.