La Banque de France a récemment annoncé une décision surprenante concernant le livret : le plafonnement du taux de rémunération à 3% jusqu’en 2025. Alors que plus de 55 millions d’épargnants sont concernés par cette mesure, plusieurs questions se posent quant aux raisons qui ont poussé l’institution bancaire à prendre cette décision.
Les arguments avancés par la Banque de France
Le ministre de l’Économie a confirmé lors d’une annonce sur TF1 que le taux du Livret A resterait à 3%, conformément aux recommandations de la Banque de France. Le 13 juillet, cette dernière avait suggéré de ne pas utiliser la formule de calcul habituelle qui détermine ce taux.
Cette formule, définie par un arrêté du 27 janvier 2021, utilise la moyenne du taux interbancaire de la zone Euro et de l’inflation des six derniers mois. Si cette formule avait été respectée, le taux aurait atteint 4,1%.
C’est une situation difficile à avaler pour les épargnants, particulièrement en période d’inflation élevée. En maintenant le taux à 3%, le gouvernement prive les épargnants de près de 2,8 milliards d’euros d’intérêts sur les six prochains mois. Cette décision représente donc une perte substantielle pour ceux qui ont mis de l’argent de côté.
Pourquoi une telle décision ?
Dans son annonce, la Banque de France explique avoir dérogé à la règle habituelle pour deux raisons principales :
- L’inflation a commencé à baisser et continuera à diminuer pour revenir sous 3%, ce qui justifie selon l’institution un ajustement du taux du Livret A en conséquence.
- Un taux trop élevé pourrait être préjudiciable à notre activité économique et à la croissance, notamment en impactant le coût de revient des crédits immobiliers et de ceux à destination des PME.
Ces deux arguments sont considérés comme des circonstances exceptionnelles par la Banque de France, justifiant ainsi une dérogation à la règle habituelle de calcul du taux du Livret A.
Un impact sur les crédits immobiliers et les PME
Le taux du Livret A joue un rôle important dans le financement du secteur immobilier. En effet, il sert de référence pour le calcul du coût de revient des crédits immobiliers. Un taux trop élevé pourrait donc entraîner une hausse des taux d’intérêt des emprunts immobiliers, rendant ainsi l’accès à la propriété plus difficile pour les ménages.
Un impact sur le financement des PME
De même, le taux du Livret A influence également le coût de revient des crédits à destination des petites et moyennes entreprises (PME). Un taux trop élevé risquerait donc d’affecter leur capacité à investir et à se financer, ce qui aurait des conséquences négatives sur l’activité économique et la croissance.
Une décision controversée
Cette décision de la Banque de France ne fait pas l’unanimité. Certains experts estiment en effet que le plafonnement du taux du Livret A à 3% jusqu’en 2025 pourrait dissuader les épargnants de placer leur argent sur ce type de produit. De plus, ils soulignent que les autres placements disponibles sur le marché, comme l’investissement en Bourse, offrent des rendements souvent supérieurs à celui du Livret A, ce qui pourrait inciter les épargnants à prendre davantage de risques pour obtenir un meilleur rendement.
Un manque de communication
D’autre part, la manière dont cette décision a été communiquée est également critiquée. Certains observateurs estiment que la Banque de France aurait dû mieux expliquer les raisons qui l’ont poussée à prendre cette mesure, et insister sur le caractère exceptionnel de cette dérogation. En effet, si la plupart des épargnants sont conscients de l’importance du taux du Livret A, ils ne comprennent pas forcément les enjeux économiques qui sous-tendent cette décision.
Le plafonnement du taux du Livret A à 3% jusqu’en 2025 soulève de nombreuses interrogations. Si la Banque de France avance des arguments liés à l’inflation et à l’impact sur les crédits immobiliers et les PME, certains experts estiment que cette mesure pourrait dissuader les épargnants de se tourner vers ce placement et encourager la prise de risques. Une meilleure communication de la part de l’institution bancaire aurait sans doute permis d’éviter certaines controverses autour de cette décision.
Effectivement, oui je crois que vous avez raison, on s’en fout un peu.
Mais merci pour ce bel & long article qui comme vous le dites, à juste titre, n’intéressera strictement pas du tout les 55 millions de personnes concernées mais wow, c’est “really class” de l’avoir malgré tout écrit ;)
Bon courage pour la suite…
Comme d’habitude, c’est le pauvre gueux qui va sauver la finance, mais la c’est grave, quand on commence à bidouiller toutes les règles, comment voulez vous que le peuple respecte la république.
Et puis des intérêts de livret A plafonné a 20 000€, les riches s’en doutent mais pas la classe moyenne: 1% de rendement en moins =200€ en moins. Ça aurait pu servir à compenser la hausse de l’électricité du 1er Aout. Ne vous étonnez pas que la rentrée soit chaude (et l’hiver aussi)