La Belgique mettra en œuvre une nouvelle réglementation sur la publicité cryptographique. Le régulateur local, la FSMA, a été doté de pouvoirs étendus pour contrôler strictement les campagnes médiatiques sur le sujet et imposer des avertissements qui ne sont pas périmés.
Des changements pour les pubs crypto
Malgré des slogans choquants et d’autres images très dégoûtantes apparaissant sur les paquets de cigarettes, cela n’a pas marqué la fin de l’industrie du tabac. Pour autant, les autorités belges semblent vouloir réitérer l’expérience avec les cryptos.
Un message peu flatteur
Le FSMA souhaite inclure un message inutile et peu flatteur dans toutes les publicités liées au Bitcoin et aux crypto-monnaies. Lundi, l’Autorité belge des services et marchés financiers (FSMA) a annoncé qu’elle introduirait bientôt de nouvelles règles pour la publicité des actifs numériques.
Ciblage de plus de 25 000 personnes
Les publicités devront désormais être “correctes et non trompeuses” et inclure des déclarations attirant l’attention sur les risques associés à de tels investissements. De plus, les annonceurs devront désormais avertir la FSMA avant les campagnes ciblant plus de 25.000 personnes en Belgique.
Un délai à respecter
Selon le communiqué publié au Journal Officiel, toute campagne médiatique visant à promouvoir les monnaies numériques doit désormais être soumise à la FSMA 10 jours à l’avance. Un délai fixe qui lui permet d’intervenir sur des contenus qu’il juge trompeurs et insuffisamment vigilants sur les dangers d’investir dans les cryptomonnaies.
Des risques “considérables”
Le régulateur veillera au respect des règles en raison des “risques considérables” associés à la cryptographie, justifiant leur mise en œuvre, arguant qu’elles “n’ont pas encore de cadre juridique et n’ont pas de base de pertinence dans le monde réel”. Selon l’annonce, l’accord de règlement entrera en vigueur le 17 mai 2023.
Il faut dire que le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem, a regretté (apparemment inquiet) le mois dernier que les crypto-monnaies soient “de plus en plus ancrées dans notre société”.
“A l’heure actuelle, les monnaies virtuelles constituent un phénomène de mode qui recèle des risques considérables. En effet, elles ne disposent pas encore d’un cadre légal, sont dépourvues de sous-jacent lié au monde réel, subissent souvent des variations brutales de valeur, sont vulnérables à la fraude et sont exposées à des risques particuliers sur le plan technique et informatique.”
Il faut donc, selon les mots du ministre, dissuader ces concurrents des monnaies fiduciaires et le système financier traditionnel en indiquant à quel point ils comportent des “risques élevés”.
D’autres pays adoptent des mesures similaires
La Belgique n’est pas le seul pays à avoir imposé des restrictions plus strictes sur la promotion des crypto-monnaies. La Grande-Bretagne a montré les crocs face à une vague de publicités sur le sujet.
L’Autorité monétaire de Singapour (MAS) a également demandé aux sociétés de crypto-monnaies de cesser de commercialiser leurs produits auprès du public.
Quant à l’Espagne, elle était encore plus radicale. Le pays a menacé les annonceurs et les influenceurs d’amendes (jusqu’à 300 000 €) s’ils enfreignent la législation visant à protéger les consommateurs espagnols.
Des normes finalement habituelles
Notez cependant que ces nouvelles règles de chiffrement ne font pas exception. Il s’agit plutôt de faire entrer la commercialisation liée à ces actifs dans le champ d’application de la législation sur la promotion financière.
En bref, respecter les mêmes normes qui s’appliquent habituellement aux produits publicitaires comme les actions ou les assurances.
De nombreux détenteurs d’obligations d’État, même si ces régulateurs considèrent ces obligations comme “sans risque”, pourraient recevoir le même type de message d’avertissement que les crypto-monnaies.
Cela prévaut particulièrement avec les obligations d’Etat, n’est ce pas Silicon Valley Bank ?