Le gouvernement français vient de présenter un projet de loi visant à encourager le partage de la valeur au sein des entreprises. Ce texte prévoit notamment la mise en place d’un mécanisme d’intéressement, de participation et d’épargne salariale. L’objectif est de permettre aux salariés de bénéficier davantage des fruits de la croissance de leur entreprise, tout en renforçant leur pouvoir d’achat.
Les principales mesures spécifiées dans le projet de loi
Le projet de loi relatif au partage de la valeur comprend diverses mesures. Voici un aperçu de son contenu :
- Un élargissement de la participation et de l’intéressement : le texte prévoit d’étendre ces dispositifs à toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Actuellement, seules celles de plus de 300 salariés sont concernées ;
- Une redéfinition des critères de performance : afin de pouvoir bénéficier de l’intéressement ou de la participation, les entreprises devront établir des indicateurs de performance tels que la création de valeur ajoutée, la rentabilité, la satisfaction client ou encore la transition écologique ;
- Une simplification de l’épargne salariale : le projet de loi vise à simplifier les dispositifs d’épargne salariale, en supprimant notamment les conditions de plafonnement et de durée de détention des titres ;
- Une incitation fiscale : pour encourager les entreprises à mettre en place ces dispositifs, le gouvernement prévoit également un crédit d’impôt spécifique.
🏢 Partage des bénéfices en entreprise : que contient le projet de loi sur le partage de la valeur présenté aujourd'hui par le gouvernement ?
— RTL France (@RTLFrance) May 24, 2023
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L’intéressement, la participation et l’épargne salariale : trois leviers complémentaires
Ces trois mécanismes ont pour objectif de favoriser le partage de la valeur entre les actionnaires et les salariés. Ils sont complémentaires et répondent à des logiques différentes :
- L’intéressement : c’est un complément de rémunération versé aux salariés en fonction des résultats ou des performances de l’entreprise. Il est facultatif et négocié au niveau de chaque entreprise ;
- La participation : ce dispositif légal impose aux entreprises employant plus de 50 salariés de partager une part de leurs bénéfices avec leurs employés. La répartition de cette part se base sur le salaire et la durée de présence des employés dans l’entreprise ;
- L’épargne salariale : elle permet aux salariés de se constituer une épargne à moyen ou long terme, grâce à des dispositifs tels que le plan d’épargne entreprise ou le plan d’épargne retraite collectif.
Des retombées positives attendues pour les salariés et les entreprises
En renforçant ces dispositifs, le gouvernement entend favoriser une meilleure répartition des richesses au sein des entreprises. Les salariés devraient ainsi voir leur pouvoir d’achat augmenter et bénéficier d’une épargne plus conséquente.
De leur côté, les entreprises pourraient tirer profit de ces mesures en termes d’attractivité et de fidélisation des talents. En effet, proposer des mécanismes de partage de la valeur est un argument de poids pour attirer et retenir les meilleurs profils.
Un projet de loi qui suscite des réactions contrastées
Alors que certaines organisations syndicales et patronales soutiennent globalement ce projet de loi, d’autres expriment des réserves ou des critiques. Certains craignent tout particulièrement que l’élargissement de l’intéressement et de la participation n’entraîne une augmentation des charges pour les entreprises, tandis que d’autres estiment que ces mesures ne vont pas suffisamment loin pour assurer un véritable partage équitable de la valeur ajoutée.
Il faudra attendre l’adoption du texte et sa mise en œuvre pour juger de l’impact réel de ces mesures sur le partage de la valeur au sein des entreprises françaises.
Quelques questions autour du projet de loi sur le partage de la valeur
Qui valide un projet de loi ?
L’article 39 de la Constitution établit que le Premier ministre et les membres du Parlement ont conjointement le pouvoir d’initiative des lois. Lorsque cette initiative est exercée par le Premier ministre, elle se présente sous la forme d’un projet de loi. En revanche, lorsqu’elle provient d’un membre du Parlement, qu’il soit député ou sénateur, elle prend la forme d’une proposition de loi.
Quand est-ce qu’une loi devient effective ?
Les lois et les actes administratifs, une fois publiés dans le Journal officiel de la République française, prennent effet à la date spécifiée par eux-mêmes ou, à défaut, dès le jour suivant leur publication.