La banque en difficulté dévoilera jeudi son nouveau plan stratégique, moins d’un an après sa dernière restructuration. Comme Deutsche Bank dans les années 2010, elle veut mettre fin au cercle vicieux dans lequel la banque est embourbée.
Les priorités du crédit Suisse pour éviter le pire
Le Credit Suisse a lancé un projet tentaculaire en annonçant une nouvelle revue stratégique fin juillet, moins d’un an après avoir présenté sa dernière revue stratégique en novembre 2021. Elle s’est fixé trois priorités : réduire ses coûts, maintenir son cœur de métier (gestion de fortune, banque suisse et gestion d’actifs) et réduire la banque d’investissement.
Il s’agit du programme de la dernière chance du Credit Suisse. La banque aux abois doit dévoiler jeudi les conclusions de sa nouvelle revue stratégique, et l’ancien fleuron de l’industrie financière suisse devrait se revitaliser après une série de scandales qui ont gravement nui à sa réputation et coûté cher à ses actionnaires. Le groupe déficitaire devrait également divulguer les nouvelles pertes trimestrielles.
Pour se tirer d’affaires, elle devrait annoncer une série de mesures comprenant des licenciements, des cessions d’actifs et des augmentations de capital. Moins d’un an après la dernière restructuration, notamment pour réduire la banque d’investissement, les analystes s’attendent à des mesures agressives pour mettre fin une fois pour toutes au cercle vicieux.
L’augmentation de capital ne couvre pas les frais de restructuration
Le Credit Suisse, dont la situation de liquidité inquiète les investisseurs, envisage une augmentation de capital d’environ 2 milliards de francs suisses et une émission d’obligations convertibles pour financer son plan de restructuration, selon le journal suisse SonntagsZeitung.
Le Credit Suisse s’est empressé de vendre des actifs pour limiter le montant d’argent frais qu’il pourrait avoir besoin de lever auprès des investisseurs. Mais le journal note que les fonds reçus lors de la vente de ces actifs sont insuffisants pour couvrir les coûts de restructuration.
La banque suisse a lancé des cessions d’actifs pour financer un changement stratégique loin de l’activité volatile du marché à Wall Street. Les analystes ont déclaré que la banque pourrait encore avoir un déficit de capital, et le Credit Suisse discute avec les investisseurs de la manière de combler le vide avant l’annonce le 27 octobre de son plan stratégique.
La direction prévoit également d’émettre des obligations convertibles, qui seront utilisées pour couvrir les pertes si l’Autorité fédérale des marchés financiers l’exige ou si son capital Tier 1 est jugé insuffisant.
Crédit Suisse a vendu sa participation dans le groupe Allfunds
Credit Suisse a annoncé vendredi avoir cédé sa participation dans le groupe espagnol Allfunds pour 334 millions d’euros, en amont d’une mise à jour stratégique très attendue, la banque étant au cœur de vives rumeurs.
Le Crédit Suisse détenait une participation de 8,6% dans la plateforme spécialisée dans les services pour les fonds. L’opération, annoncée jeudi soir, devrait rapporter 334 millions d’euros, a indiqué la banque vendredi matin, à la suite d’un placement réussi d’actions à 6,195 euros par action, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
La banque suisse était actionnaire de la société, qui a été fondée à Madrid en 2000 par le gestionnaire de fonds Juan Alcaraz, après qu’elle lui ait transféré sa propre plateforme de fonds, Investlab, en 2020 en échange d’une participation.
Le nouveau patron du Credit Suisse, Ulrich Körner, fera le point le 27 octobre, expliquant qu’il tourbillonne au milieu de multiples scandales et rumeurs selon lesquels le Credit Suisse pourrait vendre des actifs pour lever des fonds afin de financer ses plans de restructuration.
La semaine dernière, le quotidien économique Cinco Dias a déclaré que la banque sondait les investisseurs pour évaluer leur intérêt pour une participation dans Allfunds. Suite au placement, la banque ne détient plus aucune participation dans le groupe espagnol, a-t-elle précisé dans un communiqué.