Depuis plusieurs semaines, les plus grandes banques françaises voient le cours de leurs actions grimper en bourse en raison de bons résultats, et parce que les banques centrales relèvent leur taux. Cependant, l’avenir incertain de la croissance mondiale pourrait stopper cette tendance.
Le titres des banques françaises augmentent de 13% en moyenne
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les plus grandes banques françaises ont baissé leurs valorisations en bourse. Pourtant, depuis un mois, plusieurs d’entre elles remontent rapidement la pente et affichent des hausses importantes du cours de leurs actions : Société Générale progresse de 15,5 %, Crédit Agricole de 13,2 % et BNP Paribas de 10 %.
L’indice Euro Stoxx Banks comprend toutes les banques européennes. Au cours du dernier mois, il a augmenté de 3,1 %, bien moins que les augmentations observées par les trois grandes banques françaises. Ces trois banques ont connu des hausses de plus de 13 % en moyenne, par mois, au cours du dernier mois.
En juillet, la Réserve Fédérale a déjà procédé à trois hausse de taux et la banque centrale européenne vient d’effectuer la première hausse de son taux directeur. C’est à ce moment-là que la performance des différentes banques a commencé, le taux d’intérêt directeur se situait entre 1,5 % et 1,7 %.
Les banques françaises ont vu leurs bénéfices augmenter depuis le deuxième trimestre. Alors que les plus grandes banques américaines, elles, continuent de grimper en bourse, mais cet élan n’a pas empêché leurs bénéfices de chuter.
BNP Paribas et Crédit Agricole SA ont réalisé des bénéfices beaucoup plus élevés, et Société Générale a enregistré des pertes inférieures à ce que la plupart des gens pensaient. Les états des résultats dépassent de loin ce que la majorité des analystes pensaient qu’ils seraient.
L’analyste Julien Grandjean du secteur bancaire au sein de l’agence Fitch, explique que les résultats des banques en 2022 ont été excellents, malgré les incertitudes macro-économiques et les récentes prévisions de croissance à la baisse. De nombreux analystes avaient pensé que les résultats seraient plus lents qu’ils ne le montrent actuellement, selon Grandjean.
« La croissance des banques françaises concerne plusieurs de leurs métiers », affirme de son côté Jon Peace, analyste chez Credit Suisse. Facteur encourageant, « les résultats ont davantage été tirés à la hausse par les revenus que par la variation des provisions pour pertes, qui est un aspect plus cyclique ».
Le crédit à la consommation : une valeure sûre pour les banques
Les plus grandes banques françaises ont eu un fort impact sur leurs résultats en raison de leur branche de détail. En particulier, les crédits à la consommation ont fortement augmenté au premier semestre.
Au deuxième trimestre, les banques françaises ont réalisé de très bons résultats, voire des résultats records. Malgré une économie mondiale incertaine, les banques se sont très bien comportées. Une grande partie de leur succès provient de la bonne performance de leurs succursales de vente au détail, et ils ont également très bien réussi à offrir des cartes de crédit et des hypothèques à leurs clients.
La banque Crédit Mutuel note que l’argent emprunté par leurs clients pour financer leurs projets a augmenté pour montrer leur soutien à la reprise. Le montant emprunté par les consommateurs a augmenté de 6,8 % au cours du dernier semestre pour atteindre 48,8 milliards d’euros.
A fin juin, les crédits à la consommation du Crédit Agricole progressent de 4,9%, portant leur encours total de crédits à 96,6 milliards d’euros (contre 93,9 milliards en décembre). Chez BPCE, leurs groupes bancaires mutualistes ont augmenté de 5,8 %, portant leur encours total de crédits à 37,4 milliards d’euros entre juin 2021 et juin 2022.
Les autres banques françaises ne sont pas non plus en reste. BNP Paribas a vu ses encours de crédits augmenter de 4,9 %, à 11,3 milliards de dollars, tandis que La Banque Postale a vu ses encours augmenter de 4 %, à 5,5 milliards de dollars. Société Générale a également enregistré une augmentation de ses prêts, notamment grâce à l’immense succès de Boursorama (+ 32 %).