En 2022, la France a attiré un montant record d’investissements étrangers, avec 1 725 projets recensés, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2021.
Le maintien ou la création de 58 000 emplois
L’attraction de la France ne se dément pas. Les entreprises étrangères ont continué d’investir sur le sol français en 2022, marquée par l’éclatement du conflit en Ukraine.
Le dernier rapport de l’Agence française de l’économie, publié lundi 27 février, évalue le nombre de décisions d’investissement en 2022 à 1 725, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2021.
Ces décisions ont permis de maintenir ou de créer 58 810 emplois. Cela s’est traduit par une moyenne de 34 emplois maintenus ou créés. Une grande partie de ces projets concernent des villes de moins de 20 000 habitants. Ces communautés représentent 43 % des projets et 39 % des emplois en 2022.
L’année précédente, l’organisme avait enregistré 1 607 projets et 45 008 emplois créés ou maintenus, soit une moyenne de 28 emplois.
En revanche, la grande majorité des investissements ne concernent que des extensions de sites existants. 12% des projets industriels sont de nouvelles usines.
Le chef de l’Etat se félicite
L’an dernier, les Etats-Unis ont repris la tête avec 280 projets contre 256 outre-Rhin.
Les investisseurs américains sont de loin en tête du maintien ou de la création d’emplois, représentant 29 % du total, contre seulement 12 % des projets allemands.
Sur les réseaux Twitter et Linkedin, le président de la République, Emmanuel Macron, n’a pas manqué de souligner ce bilan.
« Avec le plus grand nombre de décisions d’investissements étrangers en France, 2022 est une année record. La France attire plus que jamais et crée des emplois », a déclaré le chef de l’Etat.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’en est félicité dans un communiqué :
« Dans un contexte international bousculé, la France tient le cap. L’année 2022 vient confirmer la capacité de notre pays à capter des projets d’investissements internationaux pourvoyeurs d’emplois et de richesse pour nos concitoyens et nos territoires. »
Autre bonne nouvelle : les investissements en R&D progressent significativement, augmentant de 23% par an pour atteindre 191 projets d’ici 2022. En termes d’emploi, la croissance a été encore plus prononcée, avec 53 % de nouveaux emplois créés.
Les Etats-Unis séduit par la France
Malgré le projet de loi sur la réduction de l’inflation, le bloc américain a été le premier à être attiré par la France.
En 2022, les Etats Unis sont redevenus des investisseurs majeurs en France, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Outre-Atlantique, l’image de la France reste solide, comme le confirme le dernier baromètre de l’AmCham, tout en signalant une dégradation des perspectives en Europe.
Pour Business France, c’est la preuve que le plan 2030 de la France et son soutien industriel de près de 50 milliards d’euros commencent à porter leurs fruits.
Les stratégies d’accompagnement de la décarbonation industrielle et de la transition énergétique peuvent contribuer à accroître l’attractivité.
Les secteurs qui attirent
Les plus gros investissements industriels étrangers en 2022 se situent ainsi dans le secteur de l’énergie, avec une hausse de 87 %, tandis que le secteur du recyclage compte 88 projets, dont la moitié concernent l’éolien, le photovoltaïque ou l’hydrogène.
Après cela, l’agroalimentaire et l’électronique ont attiré le plus de projets. Cependant, ils progressent également dans la santé et l’aviation, alors qu’ils reculent dans l’automobile.
Derrière cet optimisme, l’économie française est loin de se redresser en 2022.
L’onde de choc de la guerre en Ukraine s’est propagée à de nombreux domaines économiques et les interventions répétées dans le nucléaire ont entraîné une forte baisse de la production d’électricité et affaibli la force économique du gouvernement.
Le taux de croissance annuel du PIB de 2,6% est avant tout le résultat d’un fort rebond post-pandémique en 2021, alors même que l’exécutif a rappelé qu’il existe une “résistance” à l’activité économique.
Sur une base trimestrielle, le taux de croissance annuel du PIB pour 2022 ne sera en moyenne que de 0,15 %. Enfin, le déficit commercial, point noir de l’économie française, s’est effondré l’an dernier, atteignant 164 milliards d’euros.