Le marché de l’immobilier fait partie des secteurs les plus touchés par la crise économique induite par la crise sanitaire actuelle. En réponse aux conséquences de la mise en application du confinement et de la restriction du nombre de salariés pouvant être présents sur le lieu de travail, plusieurs établissements bancaires avaient décidé de freiner l’acceptation des nouveaux dossiers des prêts rattachés à l’immobilier.
En addition à cela, sur les trois premières semaines du mois d’avril, une baisse de 78 %, par rapport à l’année 2019, du nombre de demandes de prêts a été observée. Quoi qu’il en soit, la sortie de la France de sa période de confinement aura eu le mérite de réactiver les services mis en pause depuis un certain temps.
Plusieurs banques commencent désormais à reprendre petit à petit le cours normal des choses et se remettent à accepter l’entrée de nouveaux dossiers en matière de crédit immobilier pour anticiper le retour à la normale de la situation économique du pays.
Les banques essayent d’éviter les risques de perte
Vers la première moitié du mois de mars, il a pu être observé que quelques établissements bancaires ont décidé de stopper la réception des nouveaux dossiers de crédit alors que d’autres institutions ont opté pour un prolongement significatif des délais de traitement.
Si la responsable des partenariats bancaires du courtier VousFinancer, Sandrine Allonnier a annoncé : « certaines banques ne prennent plus de dossiers pour apurer le stock », c’est parce que les banques craignaient une congestion importante au niveau des dossiers entrants de financements immobiliers.
Les banques conseillaient aussi, à leurs clients, un allongement d’environ 60 jours, du délai des conditions suspensives qui sont de 30 jours au minimum en temps normal. Ces retards conduisent à un report de la finalisation pour les demandeurs qui n’ont pas encore engagé leur projet immobilier.
D’un autre côté, la situation serait éventuellement plus complexe pour les dossiers en cours d’instruction ou ceux qui ont été sujets à un compromis et ceux en phase de recherche de financement.
Aujourd’hui, la tendance a changé et les banques commencent petit à petit à accepter les nouveaux dossiers.
Plusieurs établissements bancaires consentent à l’admission des nouveaux dossiers
L’annonce du déconfinement progressif pour la date du 11 mai a incité les établissements bancaires à réviser leurs positions par rapport à l’admission des nouveaux dossiers de prêts immobiliers. En effet, cette mesure a obligé les banques à revoir leur organisation en vue d’une reprise progressive de la dynamique du marché immobilier.
D’après le courtier VousFinancer : « Si elles acceptent de prendre les nouvelles demandes de prêts, compte tenu de leurs capacités de traitement encore limitées, mais également de l’anticipation d’une hausse des risques, elles appliquent plus strictement que jamais les recommandations du Haut conseil de stabilité financière en étant notamment particulièrement attentives à ne pas dépasser un endettement de 33 % ».
Il précise également qu’environ 70 % des banques accepteraient de nouveaux dossiers, mais en respectant les nouvelles conditions. Quelques modifications sont donc à envisager en ce qui concerne les délais, les taux et le calcul de l’endettement.
Les taux revus à la hausse
Bien qu’une éventuelle entrée en déconfinement soit annoncée, la situation économique ne pourra pas se débloquer en quelques semaines. C’est pourquoi la plupart des banques ont décidé de revoir leurs taux à la hausse. La période d’incertitude et les risques économiques ont conduit une partie des établissements financiers à augmenter leurs taux d’environ 0,20 % en général. Certaines banques ont même adopté un taux à 0,5 % en plus. Concrètement si les taux étaient de 1 % auparavant, ils seraient aujourd’hui entre 1,20 % et 1,5 %. Toujours selon Sandrine Allonier, « les banques anticipent une hausse des risques sur les entreprises et par conséquent les profils qui seront financés ce qui pèse également sur les taux ».
Une régression des demandes de crédits en partie responsable des taux élevés
Il a été observé durant les trois premières semaines du mois d’avril 2020, que les demandes de crédit bancaire ou de prêts immobiliers ont baissé de 78 % en comparaison avec les chiffres constatés en 2019 pour la même période. Les chiffres varient cependant selon les régions : 87 % en Île-de-France, 66 % en Normandie, 89 % dans le Grand est, 30 % en Nouvelle aquitaine et en Bretagne et 85 % PACA, selon les données récoltées par le courtier VousFinancer.
Nous n’avons que très peu de demandes de nouveaux crédits, car les gens ont peu de visibilité sur leur situation professionnelle, mais aussi les délais de signature notaire, d’octroi de prêt… En revanche, l’envie d’acheter est toujours là, car nous avons de nombreuses demandes de calcul d’enveloppe. Ceux qui ont un projet immobilier veulent connaitre leur capacité d’emprunt dans les conditions actuelles, avec des taux plus élevés et peut-être un salaire plus faible s’ils sont au chômage partiel. Beaucoup s’interrogent sur les revenus qui seront pris en compte quand ils pourront acheter.
Déclaration du directeur général de VousFinancer, Monsieur Jérôme Robin.
D’éventuelles répercussions sur le calcul de l’endettement
Il a été observé qu’il existe une différence significative entre la prise en compte du salaire annuel ou du salaire actuel en ce qui concerne la base des calculs de l’endettement.
Effectivement, si le salaire actuel équivaut à environ 84 % du salaire net concernant les employés au chômage partiel, cela aurait des conséquences importantes sur le plafonnement des mensualités octroyées. Le courtier VousFinancer illustre la situation en donnant un exemple concret :
Avec un salaire net de 3 000 euros et une mensualité maximum de 990 euros hors assurance, il est possible d’emprunter 207 300 € à 1,4 % sur 20 ans. Avec un salaire au chômage partiel qui tombe à 2 520 euros nets et une mensualité de 830 euros, le montant maximum d’emprunt est de 173 800 €, soit 33 500 euros de moins.
Des délais allongés
L’allongement des délais de traitement des dossiers a aussi été allongé à une période avoisinant les trois semaines s’ils étaient de dix jours avant la crise.
Les banques ont été obligées de modifier leur mode de fonctionnement à cause des répercussions induites par les mesures de prévention liées au Covid-19, dont la réduction du nombre de personnels présent, sur le lieu de travail, l’organisation du télétravail, les prises de congé maladie, etc. Les délais d’émissions d’offres ont également été rallongés à l’exception de certains cas particuliers.