Le projet de loi de réforme des retraites inquiète les Français dans une économie marquée par l’inflation. Beaucoup d’entre nous pensent déjà à épargner suffisamment pour notre retraite au-delà d’un système par répartition. Entre livrets et plans d’épargne retraite (PER), les solutions ne manquent pas.
Le ratio actifs-retraités continue de se réduire
Au cœur de la réforme des retraites, la diminution du rapport entre la population active et la population retraitée ne cesse de s’accélérer.
De 4,3 actifs pour 1 retraité en 1965, à 2 actifs pour 1 retraité en 2004, le ratio est désormais de 1,7 actif pour 1 retraité. La proportion de cotisants continuant de diminuer, le niveau moyen des pensions de retraite devrait baisser pendant de nombreuses années encore.
Cette sombre perspective intervient alors que la transition de la vie active à la retraite, telle qu’on la connaît, s’accompagne d’une forte baisse des revenus.
Les salariés du secteur privé dont les revenus sont proches du salaire minimum peuvent espérer des prestations de retraite équivalant à environ 75 % de leur salaire net d’origine.
Pour les cadres, ce ratio est proche de 60 %, pour les cadres supérieurs de 50 %, et pour les cadres à très hauts revenus, la retraite perçue est inférieure à 45 % de leur salaire d’origine.
Ainsi, pour chacun, maintenir son niveau de vie implique de prendre des précautions.
Plan d’Épargne Retraite : une solution courante
Selon les économistes, un excellent moyen de commencer à se préparer financièrement à la retraite – si vous ne l’avez pas déjà fait – est d’ouvrir un plan d’épargne-retraite (PER).
Le PER évite les écueils liés à l’ancienne génération de produits d’épargne retraite (Perp, Madelin, Préfon…), à savoir sorties à rente forcée.
Depuis le lancement de ce produit, cela a ajouté la possibilité de racheter ses contrats en capital simple ou fractionné. « En plus des économies d’impôt, cela vous permet d’avoir un objectif d’épargne-retraite clair. », d’après Maxime Marcon.
Parce que le PER offre, rappelons que les avantages fiscaux se traduisent par une réduction d’impôts pour vous. Au moins jusqu’à la retraite.
Pour votre allocation sur cette enveloppe, elle ressemble beaucoup à votre contrat d’assurance-vie, avec des fonds en euros (adossés à un capital garanti) et des unités de compte (UC) dont “les périmètres sont plus ou moins dépendants du risque pris”, souligne le directeur régional de Meilleurtaux Placement.
Le Livret A pour plus de liberté ?
Si geler votre épargne avant la retraite vous rebute, ne vous laissez pas complètement séduire par un livret d’épargne, en premier lieu le Livret A. Car si son taux d’intérêt est monté à 3% net le 1er février, il est exposé à une inflation de 6%. D’autant plus que vous ne pouvez y déposer que 22 950 €.
Pour préparer sa retraite ce n’est que trop peu, surtout si, espérons-le, elle dure plusieurs décennies. Par rapport à ces produits garantis, Maxime Marcon recommande, la souscription au Plan d’Epargne en Actions (PEA). Ou plus largement, la bourse à long terme.
Car si la barre des 7 000 points est dépassée, le CAC 40 “a encore un énorme potentiel”, note l’expert. “Tant que vous investissez régulièrement, mensuellement et dès que possible”, a-t-il déclaré.
L’assurance-vie : couteau suisse de l’épargne retraite
S’il rapporte entre 1,6% et 2% en 2022, cet investissement reste l’un des favoris des Français. “C’est le couteau suisse de l’épargne, explique Isabelle Gauthier, conseillère en gestion de patrimoine, car on peut retirer de l’argent sans casser le produit”.
Selon cet expert, l’avantage de l’assurance-vie est qu’elle est attractive dès le départ. Un “outil magique” qui vous permet de faire fructifier votre capital en effectuant des versements mensuels et en choisissant parmi une variété de placements plus ou moins risqués.
Outre la possibilité de prélèvements sans conditions, l’assurance-vie bénéficie également d’une transmission défiscalisée jusqu’à l’âge de 70 ans du titulaire, qui peut être attribuée à toute personne (sans obligations de lien de parenté) à hauteur de 152 500 euros.
Elle peut également être versée sous forme de rente à la retraite. Un dernier avantage, non négligeable, est que l’assurance-vie n’a pas de plafond de versement.