La première banque russe, Sberbank, vient de lancer sa propre blockchain après avoir reçu une licence de la banque centrale russe en juin dernier. Sa première opération a consisté à émettre des obligations d’une durée de trois mois pour un montant d’environ 15,7 millions de dollars.
La Sberbank dispose de sa propre blockchain
Avec environ 100 millions de clients, la Sberbank est sans aucun doute l’institution bancaire la plus importante de Russie, après sa banque centrale. Très tôt (à partir de 2018), l’institution bancaire s’est intéressée à l’énorme potentiel de la blockchain, une technologie inhérente à la grande majorité des crypto-monnaies.
Le 9 juillet, Sberbank a annoncé par le biais d’un communiqué de presse officiel qu’elle avait franchi une nouvelle étape dans la recherche sur la blockchain. La banque a lancé son propre réseau blockchain conçu pour émettre des actifs numériques.
Sberbank n’a pas tardé à l’utiliser puisque sa filiale SberFactoring a émis la première obligation numérique « utilisant des contrats intelligents » sur cette blockchain interne.
Quelques mois après que la grande banque russe Sberbank a reçu une licence pour négocier des actifs financiers numériques (DFA), la filiale de la banque, SberFactoring, a effectué sa première transaction DFA d’une valeur d’environ 1 milliard de roubles (16 millions de dollars).
Cette a nnonce intervient après qu’Anatoly Popov, le vice-président du conseil d’administration de la banque, a déclaré que la première transaction aurait lieu dans un mois. Il l’a révélé dans une interview avec l’agence de presse TASS le mois dernier. La banque envisage de mettre la blockchain à la disposition de tous les clients professionnels.
« Nous observons le développement de nouvelles technologies, y compris dans le domaine des registres distribués, nous étudions comment les technologies blockchain se développent. Actuellement, il y a beaucoup de projets qui les utilisent, et à Sber, bien sûr, aussi. Au printemps, nous avons été inscrits au registre des opérateurs de systèmes d’information dans lesquels sont émis des actifs financiers numériques. Notre plateforme a déjà passé les tests d’acceptation, et la première transaction aura lieu dans un mois », a-t-il déclaré dans un communiqué du TASS.
La Russie développe son secteur des cryptos
Les autorités financières russes tenteraient de ralentir l’enregistrement qui devait démarrer en janvier 2021. Mais la banque centrale semble avoir légèrement adouci les initiatives de blockchain depuis lors.
En effet, en février dernier, la plateforme Atomyze a été la première du pays à recevoir une telle licence. Le 29 juin, elle a également effectué sa première transaction officielle avec VTB, la deuxième plus grande banque de Russie.
Progressivement, nous voyons la communauté financière traditionnelle utiliser de plus en plus les technologies de l’écosystème blockchain pour optimiser ses différentes opérations de gestion.
La Russie en général s’intéresse à de nombreux aspects de la technologie crypto et blockchain, connue pour ses ressources en gaz naturel et en pétrole. La Russie peut afficher des prix de l’électricité très compétitifs pour de nombreux mineurs, et la banque centrale de Russie a déclaré que si les mineurs vendaient des tokens en Russie, elle pourrait ensuite réfléchir à légaliser le minage de crypto-monnaies.
De plus, alors que divers régulateurs internationaux discutent des stables coins, le ministère russe des Finances souhaite que les stables coins soient légalisés en Russie. De même, la Russie développe un Sandbox pour les paiements cryptographiques transfrontaliers, éventuellement en coopération avec des pays intéressés par les matières premières russes et ses ressources alimentaires.
Si des piliers économiques russes comme la Sberbank commencent à développer différentes solutions de blockchain et de crypto pour l’économie russe, c’est parce que tout le pays se prépare à l’adoption massive et rapide de cette nouvelle technologie. Le possible tsunami dans la cryptoéconomie suscitera certainement de nombreux débats.