Le groupe automobile Stellantis, qui possède 14 marques (Peugeot, Citroën, Fiat, Jeep, etc.), a affiché des résultats semestriels records au premier semestre, malgré des conditions de marché extrêmement difficiles. L’Amérique du Nord reste la principale source de revenus du groupe, même si les performances financières en Europe se sont nettement améliorées.
Un bénéfice net de 8 milliards de dollars
Un premier pas réussi sur un long chemin qui permettra à Stellantis de doubler de taille d’ici 2030 tout en maintenant une rentabilité à deux chiffres. Le groupe issu de la fusion de PSA et de Fiat Chrysler en 2021 a réalisé des “résultats records” au premier semestre, selon un communiqué publié jeudi.
Un chiffre d’affaires en hausse de 17% à 88 milliards d’euros, une marge bénéficiaire inédite de 14%, un bénéfice net de 8 milliards, une progression de 34%. C’est tout comme si le quatrième constructeur mondial n’avait pas à faire face à d’énormes obstacles : l’Ukraine, inflation, pénurie de semi-conducteurs et restrictions à répétition en Chine.
Cependant, les ventes mondiales du groupe ont chuté de 7%, notamment en raison de l’effondrement du marché européen. Mais la baisse des ventes n’a pas affecté la performance financière, bien au contraire.
« Grâce à la résilience, à l’agilité et à l’esprit entrepreneurial de nos collaborateurs, et à la contribution de nos partenaires innovants, nous transformons Stellantis en tech company de mobilité durable prête pour le future”, explique laconiquement Carlos Tavares, patron de Stellantis, cité dans un communiqué de presse.
Devant les journalistes, il s’est limité à affirmer que la qualité des performances financières de Stellantis était “le résultat de l’engagement des salariés dans l’exécution de la feuille de route stratégique”. L’explication est un peu courte car l’industrie automobile n’a jamais été affectée par un climat aussi rude.
La marge opérationnelle autour de 15%
Un chiffre en particulier a frappé les esprits, avec une marge opérationnelle de 14,1% au premier semestre, soit une augmentation de près de 2,5 points de pourcentage par rapport à l’année dernière (11,8%), déjà une année extraordinaire. Cette marge est comparable à celle des marques haut de gamme : Mercedes a annoncé hier une marge globale d’un peu plus de 15 %. Mais elle dépasse de loin de nombreux autres groupes généralistes : Ernst & Young a mesuré l’année dernière la marge bénéficiaire moyenne de 16 des principaux fabricants mondiaux à 8,5 %.
Ces bons résultats proviennent notamment du marché américain où le chiffre d’affaires et le résultat d’exploitation du Groupe progressent significativement. Les prix et les ventes de voitures ont explosé en même temps, et la marge bénéficiaire était encore plus élevée, atteignant un record de 18,1 %.
Rien qu’au cours des six premiers mois, le bénéfice net a augmenté de 34 % pour atteindre le chiffre stupéfiant de 8 milliards d’euros. Le flux de trésorerie est également remarquable, car il est passé d’une perte de plus d’un milliard de dollars il y a un an à une génération de plus de 5,3 milliards de dollars en espèces.
Pour Carlos Tavares, la crise a contraint les gens à privilégier les produits les plus haut de gamme ou les versions les mieux équipées, avec un focus particulier sur l’électrification. Ceci explique l’amélioration significative de la rentabilité.
Du coup, les patrons de Stellantis sont fiers de leur positionnement, derrière le groupe Volkswagen par moins de 3 000 unités dans les voitures électriques en Europe, alors que le groupe francophone accuse quatre points de retard en termes de parts de marché sur le marché global. Pour rappel, la Fiat 500e a été la première voiture électrique vendue en Allemagne (et en Italie), alors que la Peugeot e208 était numéro un en France.