La société suisse de crypto-monnaie Taurus vient d’annoncer la clôture d’un tour de financement de série B de 65 millions de dollars, dirigé par le Credit Suisse, avec la participation d’institutions financières traditionnelles telles que Deutsche Bank, Pictet et Swiss Arab Bank.
65 millions pour réunir la finance traditionnelle et les actifs numériques
Pour Lamine Brahimi et Sébastien Dessimoz, il ne faisait aucun doute que « le monde de la finance classique et celui des actifs numériques allaient converger ».
Sur la base de cette idée, ils ont lancé Taurus à Genève en 2018. La startup fournit aux entreprises des solutions logicielles pour la conservation des actifs numériques, la connectivité du réseau blockchain et la tokenisation.
Travaillant avec des clients tels que le Crédit Suisse ou les français Delubac et Caceis, Taurus espère répondre à la demande croissante des institutions en matière de gestion d’actifs numériques.
Pour se développer, la start-up a annoncé avoir levé 65 millions d’euros dans le cadre d’un tour de financement mené par le Credit Suisse qui comprenait la participation de Deutsche Bank, Pictet Group, Swiss Arab Bank et Investis.
La surprise Crédit Suisse
Le partenariat doit permettre au Crédit Suisse de “participer à l’émergence de l’écosystème des actifs numériques”, a indiqué la banque dans un communiqué, notant qu’elle entend lancer le service “prochainement” pour les clients de sa succursale suisse.
En particulier, elle devrait être en mesure “d’acquérir des capacités techniques” pour “développer et exploiter conjointement” des opportunités de marché “à partir de l’application stratégique de la technologie des registres distribués”, a ajouté la banque lors de la restructuration en profondeur.
La présence du Credit Suisse dans ce tour de table est surprenante car la banque a peu investi dans les crypto-monnaies jusqu’à aujourd’hui. Cependant, un porte-parole de la société a confirmé la levée de fonds et l’intérêt de la crypto-monnaie pour l’avenir de la banque suisse.
« Nous voyons un grand potentiel dans l’espace des actifs numériques, cela signifie la tokenisation des titres réglementés (…) En outre, nous pensons qu’en utilisant la technologie DLT [distributed ledger technology], de nouvelles fonctionnalités peuvent être apportées aux produits financiers qui, dans le passé, n’étaient pas possibles ou très coûteux. Lorsque nous parlons à certains de nos clients, nous constatons un intérêt continu pour la technologie et ses possibilités. »
Développer les outils et accroître les parts de marché
Depuis sa création en avril 2018, Taurus s’est rapidement imposé comme une position de leader dans le domaine financier traditionnel européen, avec plus de 25 clients dans le domaine bancaire. Avec 60% de part de marché, c’est aussi la première plateforme suisse.
La plateforme est très complète, proposant des produits autour de 3 outils principaux :
Taurus-Protect est une solution pour stocker les crypto-monnaies de manière sécurisée ;
Taurus-Capital permet d’émettre n’importe quel actif numérique ;
Taurus T-DX offre la possibilité d’effectuer des transactions en crypto-monnaies.
Comme l’a noté le cofondateur et associé directeur de Taurus, Lamine Brahimi, ce type de collecte de fonds est particulièrement remarquable dans un marché baissier.
Cette levée de fonds menée par le Credit Suisse lui a permis de lever 65 millions de dollars (60 millions d’euros), qui devaient servir, entre autres, à financer l’embauche d’ingénieurs pour continuer à développer sa plateforme et ouvrir des bureaux en Europe et aux Émirats arabes unis.
Un nouveau départ
La levée de fonds a été approuvée par la Finma, l’autorité suisse de régulation des marchés financiers, indique le communiqué.
“Nous ouvrirons dans un premier temps des bureaux à Paris et à Dubaï (sous réserve d’approbation réglementaire), deux lieux stratégiques qui connaissent un développement accéléré du marché des actifs numériques”, a déclaré son co-fondateur Lamine Brahimi dans un communiqué.
Grâce à cette levée de fonds Taurus pourra développer de nouveaux outils, améliorer ceux existants et accroître son développement à l’international pour être le leader incontesté du marché institutionnel en Europe.
Pour le Crédit Suisse, c’est l’occasion de prendre un nouveau départ après les déboires juridiques qui ont fait perdre plus de 1,6 milliards d’euros à la firme en 2022.