La production de crédits immobiliers a augmenté en février 2023 par rapport à janvier 2023. Cependant, les taux d’intérêt continuent d’augmenter. Afin de dynamiser le marché, la Banque de France a décidé de déterminer le taux d’usure sur une base mensuelle plutôt que trimestrielle.
En février 2022, les taux étaient de 1,10% en moyenne
Les taux des crédits immobiliers ont continué de grimper en février, rapportent Les Echos. Ils atteignent désormais 2,33 % en moyenne, soit 0,13 point de pourcentage de plus qu’en janvier, selon les estimations de la Banque de France.
Dans l’ensemble, les taux ont plus que doublé en plus d’un an, mettant à mal le marché immobilier depuis l’automne 2022. En février 2022, les taux d’intérêt étaient en effet toujours à un niveau très bas, autour de 1,10 %.
A cause de l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a commencé à resserrer sa politique monétaire en augmentant régulièrement son taux directeur. Mécaniquement, les différentes banques françaises ajustent alors automatiquement les taux qu’elles proposent.
Ces taux devraient encore augmenter à la mi-mars car une nouvelle hausse du taux directeur est attendue.
Si le taux directeur a déjà été relevé de 50 points de base le mois dernier, il continue d’augmenter. Nous aurons la réponse la semaine prochaine.
3% minimum pour les prêts à plus de 20 ans
Selon l’Observatoire du crédit logement du CSA, les trois quarts des emprunteurs qui font un prêt sur 25 ans disposent d’un taux d’intérêt supérieur à 3 %. Certains ont même dû accepter un taux d’intérêt de 3,5 %.
Quant au prêt sur 20 ans, la moitié des emprunteurs doivent souscrire à un prêt à 3 %.
Avec la hausse des taux d’intérêt, les conséquences de la guerre en Ukraine et les taux d’usure qui ont pénalisé certains emprunteurs, le marché du crédit immobilier semble à la peine ces derniers temps, selon l’Observatoire CSA du crédit logement.
Baisse du pouvoir d’achat : il faut faire des choix
La hausse des taux d’intérêt entraîne une augmentation des coûts d’emprunt. Les familles doivent donc faire des choix.
Désormais ils doivent emprunter davantage pour avoir le même budget. Ou, ce qui est le plus souvent le cas, ils doivent réduire la superficie et les exigences liées à leur projet pour que cela rentre dans leur budget.
La Banque de France l’a confirmé. Sur la base du revenu médian, une moyenne de 80 mètres carrés de propriété pouvait être achetée en décembre 2021. En janvier 2023, les mêmes revenus ne permettent d’acheter qu’une propriété de 68 mètres carrés en moyenne.
Cela entraîne une perte de pouvoir d’achat d’environ 13 mètres carrés. La Banque de France a souligné que cela reviendrait “aux niveaux d’il y a 10 ans”.
Seulement un retour à la normale ?
Du côté de la Banque de France, les chiffres de février sont plus encourageants. La création de nouveaux crédits immobiliers a atteint 14,4 milliards d’euros, hors renégociations, contre 13,4 milliards d’euros en janvier.
Selon Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, on attribue cette reprise à une hausse de 0,5 point du taux d’usure en octobre dernier.
Afin de dynamiser le marché du crédit immobilier, la Banque de France a décidé de ne plus calculer les taux d’usure sur une base trimestrielle et d’utiliser plutôt des taux mensuels, au moins pour la période du 1er février au 1er juillet.
Le 1er mars, le taux d’usure pour un prêt de 20 ans a été fixé à 4 %.
Il convient de noter que depuis octobre, la création de nouveaux prêts est bien en deçà du niveau moyen des cinq dernières années.
Cela est normal pour la Banque de France, depuis cinq ou six ans, la BCE a proposé des taux d’intérêt négatifs. Les banques ont pu prêter à des taux très bas et inciter les Français à emprunter. Mais cette période exceptionnelle est désormais révolue.