En 2021, le taux de pauvreté en France a augmenté de 0,9 point par rapport à l’année précédente, pour atteindre 14,5% de la population. Selon l’INSEE, cette hausse est principalement liée à la fin des mesures exceptionnelles d’aide aux ménages vulnérables mises en place en 2020 pendant la pandémie de Covid-19, ainsi qu’à la pression inflationniste. Plus de neuf millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté monétaire en 2021, soit l’équivalent de 60% du revenu médian (1 158 € par mois pour une personne seule).
Les pauvres sont devenus plus pauvres, les riches ont vu leur niveau de vie s’améliorer
L’étude montre que la crise sanitaire a surtout touché les catégories socio-professionnelles les plus vulnérables, notamment les chômeurs et les familles nombreuses. Parallèlement, les niveaux de vie de la partie supérieure de la distribution ont profité de la reprise économique post-confinement. Ainsi, les 5 % les plus aisés ont connu une progression de leur niveau de vie de 4,5% entre 2020 et 2021, tandis que les 20% les plus pauvres ont perdu 2% de pouvoir d’achat.
La fin des aides exceptionnelles accentue la précarité
Cette tendance à l’appauvrissement est principalement due à la non-reconduction des aides gouvernementales exceptionnelles ainsi qu’à la non-augmentation des allocations de rentrée scolaire. Cette situation a pesé sur les familles les plus vulnérables. La réforme des APL (Aide Personnalisée au Logement) mise en place en janvier 2021, est également critiquée, car elle aurait entraîné une diminution globale des versements d’aides depuis son application.
Le rôle de l’inflation dans la baisse du niveau de vie
Autre facteur contribuant à la baisse du niveau de vie : l’inflation. En 2021, elle s’est élevée à 1,6%, contre 0,5% en 2020. Comme les prestations sociales sont indexées sur l’inflation de l’année précédente, elles augmentent moins rapidement que les prix, ce qui contribue à diminuer le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes.
Voici les chiffres clés :
- 14,5% : taux de pauvreté de la population française, soit environ 9,1 millions de personnes.
- 7,4% : taux de pauvreté parmi les personnes ayant un emploi.
- 60% : pourcentage du revenu médian représentant le seuil de pauvreté monétaire (1 158 € par mois pour une personne seule).
Au vu de ces chiffres, il apparaît clairement que la Covid-19 et les conséquences économiques qu’elle a engendrées ont accru les inégalités entre les populations aisées et les plus précarisées en France. Dans ce contexte, plusieurs acteurs politiques, syndicaux et associatifs appellent à mettre en œuvre des mesures sociales ciblées pour soutenir les revenus des foyers les moins favorisés afin de réduire l’écart grandissant entre riches et pauvres.