Quelle est la différence entre emprunt et dette ?
Quelle différence entre emprunt et dette ? - ©Luis Villasmil, Unsplash Creative Commons

Quelle est la différence entre emprunt et dette ?

Pour déterminer la différence entre emprunt et dette, les ressemblances sont palpables et il est souvent facile pour les novices de les confondre. Pourtant, que ce soit l’emprunt ou la dette, chacun a son propre objectif, ses propres enjeux et sa propre destination.

Emprunt = obtenir de l’argent auprès d’une autre partie

L’emprunt est une opération financière par laquelle une personne (le débiteur) obtient de l’argent auprès d’une autre partie (le créancier), généralement en échange d’un remboursement futur avec intérêts. Les intérêts constituent la principale source de revenus pour le créancier et représentent le coût de l’emprunt pour le débiteur.

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Le remboursement peut prendre différente forme

L’emprunt peut se faire sous différentes formes :

  • Emprunt bancaire : une somme d’argent est prêtée par une institution financière à un particulier ou une entreprise, moyennant le paiement régulier d’intérêts et le remboursement du principal (la somme empruntée).
  • Crédit immobilier : un emprunt contracté spécifiquement pour l’achat d’un bien immobilier (appartement, maison, terrain).
  • Prêt personnel : un crédit accordé à un particulier sans qu’il soit nécessaire de justifier son utilisation ou d’affecter l’emprunt à un projet spécifique.
  • Crédit revolving : une facilité de crédit permettant au débiteur de disposer d’une réserve d’argent utilisable librement, et qui se reconstitue au fur et à mesure des remboursements.

L’emprunt indivis pour les particuliers

L’emprunt indivis est un prêt de la gamme d’offres de crédit bancaire que l’on peut demander seul. Dans l’emprunt indivis, on doit prendre en compte plusieurs paramètres essentiels :

  • La capacité d’endettement : Selon les experts, on peut emprunter jusqu’à 33% de ses revenus pour éviter l’endettement. Mais plus on augmente ses revenus ou ses actifs, plus on augmente sa capacité d’endettement.
  • L’amortissement ou modalité de remboursement : généralement, l’emprunteur a le choix entre le remboursement du capital emprunté en portion identique avec les intérêts ou le remboursement in fine où le capital sera payé en une seule fois à l’issue de la période de prêt. On peut aussi opter pour une annuité constante qui permet à l’emprunteur de payer des mensualités absolument identiques du début à la fin de la période.
  • L’intérêt ou la rémunération du prêteur : Les intérêts des prêts bancaires sont actuellement très favorables. Les taux d’intérêt sont passés en dessous de la barre des 1%.

L’emprunt obligataire pour les entreprises

L’emprunt obligataire est une forme de financement où l’entreprise, l’État ou la banque émet des obligations. Ce sont des titres de créances achetés par l’établissement prêteur afin de fournir des liquidités à l’entreprise. Pour récupérer les titres de créances, l’entreprise devra les rembourser avec un taux d’intérêt fixe ou variable à une date définie.

L’avantage de l’emprunt obligataire est que le détenteur des titres de créances peut les transformer en actions puisqu’elles ne donnent aucun droit de décision ou de parts dans la société. Pour pouvoir obtenir un emprunt de cette sorte, l’entreprise doit avoir au moins 2 ans et doit avoir libéré tout son capital.

Tout comme l’emprunt indivis pour les particuliers, l’emprunt obligataire propose 3 modalités de remboursement : in fine, amortissement constant et en annuité constante. Mais la comptabilisation de cet emprunt au débit du compte Banque, du compte commission bancaire et du compte Prime de remboursement. Le compte emprunt obligataire devra donc être crédit.

Conditions et garanties pour accorder un emprunt

Pour accorder un emprunt, les créanciers, tels que les banques et autres institutions financières, évaluent généralement la capacité du débiteur à le rembourser. Ils prennent en compte :

  • Le niveau de revenus du demandeur,
  • Sa situation professionnelle (contrat de travail, ancienneté),
  • Son historique de crédit (remboursement d’autres emprunts, comportement bancaire).

Par ailleurs, des garanties peuvent être exigées par le créancier, notamment en cas de prêts importants, pour sécuriser l’emprunt. Parmi elles :

  • Une prise d’hypothèque sur le bien immobilier financé (pour les crédits immobiliers),
  • Un cautionnement par une tierce personne (parent, ami) ou un organisme (comme un fonds de garantie),
  • L’engagement personnel du demandeur, sous la forme d’un acte notarié ou d’une reconnaissance de dette.

Ainsi, l’emprunt représente une opération de financement à court, moyen ou long terme pour le débiteur, qui doit assumer le coût du crédit et respecter les conditions du contrat.

Dette = des obligations financières à rembourser

Le terme dette fait quant à lui référence au montant total des obligations financières qu’une personne ou une entité juridique (entreprise, État) doit rembourser à ses créanciers. La notion de dette englobe donc non seulement les emprunts, mais également d’autres formes d’engagement financier :

  • Dettes fournisseurs : montants dus à des entreprises pour des biens ou services achetés,
  • Dettes fiscales : sommes réclamées par l’État au titre de l’impôt sur le revenu, la TVA, etc.,
  • Dettes sociales : obligations relatives aux cotisations salariales et patronales (sécurité sociale, retraite),
  • Emprunts obligataires : titres de créance émis par des entreprises ou des gouvernements en vue de financer leur activité ou leurs projets, et que les investisseurs achètent en contrepartie d’intérêts versés périodiquement et du remboursement du principal à échéance.

La dette peut être classée en fonction de différents critères, parmi lesquels :

  1. La maturité : courte (< 1 an), moyenne (1 à 5 ans) ou longue (> 5 ans),
  2. Le taux d’intérêt : fixe, variable ou indexé,
  3. La nature des créanciers : privés (banques, fournisseurs) ou publics (État, organismes sociaux).
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La dette d’entreprise

Les dettes d’exploitation sont nécessaires à la continuité de l’activité, mais elles présentent aussi des risques importants. Le créancier peut en effet, procéder au recouvrement des dettes impayées. Cette opération peut donc engendrer des risques judiciaires. En cas de cessations de paiement, un redressement judiciaire puis une liquidation judiciaire peuvent être prononcés. Le but de la dette dans ce cas est de permettre l’investissement qui doit améliorer la production ou les résultats d’une entreprise.

La dette ménagère

Pour les particuliers, contracter une dette peut se faire auprès de proches ou d’une institution financière comme la banque. Pour qu’elle soit considérée comme une dette ménagère, elle doit servir à payer des dépenses courantes (loyer, facture d’énergie, prime d’assurance..) qui n’ont pas été payées. Il s’agit donc d’un moyen mis à disposition des ménages pour les dépanner occasionnellement. L’endettement des ménages est confirmé dès lors que le montant total des dettes est supérieur à 33%. On peut d’ailleurs ajuster les dettes en fonction de la croissance, de l’inflation ou du chômage.

Gestion de la dette et risques associés

Le niveau de dette d’un individu, d’une entreprise ou d’un pays peut avoir des conséquences importantes sur leur situation financière. Un endettement trop élevé, notamment en comparaison avec les revenus, peut entraîner des difficultés à rembourser les sommes dues. Par ailleurs, une gestion inefficace de la dette peut provoquer :

  1. Une détérioration de la solvabilité,
  2. Des coûts supplémentaires liés au re-financement,
  3. Un alourdissement du fardeau fiscal pour les contribuables (dans le cas de la dette publique).

Pour prévenir ces risques, il est vital d’adopter une approche prudente en matière d’emprunt et de gérer activement la dette afin de maintenir un niveau soutenable.

Emprunts et dettes en comptabilité : quelles différences ?

Les termes « emprunts » et « dettes » sont très souvent utilisés en comptabilité. Les emprunts qui sont considérés comme des capitaux vont intégrer le compte de classe 1 (compte 16) qui porte l’intitulé « Emprunts et dettes assimilés ». Les intérêts courus sur emprunts et dettes sont regroupés dans une subdivision du compte 168.

Sur le plan comptable, les dettes sont entièrement inhérentes au cycle d’exploitation de l’entreprise. On contracte des dettes envers les fournisseurs pour assurer l’approvisionnement en matière première sur des courtes périodes. On peut les enregistrer dans les comptes Dettes d’exploitation. Dans ces dernières, on distingue les dettes provisionnées (dépenses prévues comme les charges à payer) et les dettes potentielles (qui seront évaluées à l’arrêté des comptes).

Si la pérennisation de l’activité passe par le remboursement de ses dettes, il est important de noter que le mot « dettes » ici est pris au sens large et comprend donc les dettes à long terme et les dettes à court. On ne peut donc pas faire de réelles différences entre les emprunts et les dettes d’exploitation quand on parle d’amortissement et d’annuité. La problématique repose donc sur la complexité du langage propre.

Étroitement liés, mais bien différent !

Si l’emprunt et la dette sont étroitement liés, ils recouvrent néanmoins des réalités différentes :

  • L’emprunt est une opération financière qui consiste à contracter une dette auprès d’un créancier moyennant le paiement d’intérêts et la restitution du principal,
  • La dette, quant à elle, représente l’ensemble des engagements financiers qu’une personne ou une entité doit honorer vis-à-vis de ses créanciers.

En comprenant ces nuances, il est possible d’avoir une vision plus claire des enjeux financiers associés et d’agir en conséquence pour optimiser sa gestion de la dette et prévenir les risques liés à un endettement excessif.

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