Le taux moyen des crédits immobiliers a atteint 2,20 % en janvier 2023, son plus haut niveau depuis février 2016, selon les estimations de la Banque de France. Ce mois-ci, la production (hors renégociations) est tombée à 13 milliards d’euros, un niveau inédit en 2020.
Les taux s’établissent à 2,20% de moyenne en janvier
Les taux des crédits immobiliers continuent d’augmenter. Le taux d’intérêt moyen pour obtenir un crédit immobilier a atteint 2,20% en janvier, son plus haut niveau depuis février 2016 où il était de 2,27%, selon les premières estimations publiées vendredi par la Banque de France.
En un an, de janvier 2022 à janvier 2023, les coûts des crédits immobiliers ont presque doublé, et cette croissance devrait se poursuivre dans les mois à venir.
Pour lutter contre l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) continue de relever son taux directeur. L’institution a annoncé augmenter celui-ci de 50 points de base supplémentaires ce jeudi. Un nouveau tour de vis similaire devrait avoir lieu en mars.
Entre la hausse des prix de l’immobilier, la hausse des taux de crédit, des durées de prêt plus courtes et des exigences d’apports personnels toujours plus élevées, la vie devient plus difficile pour les particuliers qui aspirent à devenir propriétaire !
Tout au long de 2022, la bataille faisait rage dans le secteur du crédit immobilier. Entre ceux qui voulaient démonter le rythme insoutenable de l’envolée des taux et le flux figé de nouveaux crédits, et ceux qui souhaitaient minimiser l’impact de cette analyse. La Banque de France relève de la deuxième catégorie, refusant de reconnaître le moindre blocage concernant les crédits immobiliers.
Baisse de 30% des dossiers validés en 1 an
La Banque de France publie désormais des statistiques mensuelles concernant le crédit et publie également des « estimations avancées » pour suivre l’actualité. Ainsi ce vendredi 3 février, elle a publié ses chiffres pour janvier 2023.
Les chiffres sont sans appel : 14,4 milliards d’euros de nouveaux crédits immobiliers en janvier 2023 (renégociations comprises), contre 15 milliards d’euros en décembre, 18,2 milliards d’euros en novembre, 21 milliards d’euros en août… 26,7 milliards en mai dernier et 23,7 milliards d’euros en janvier 2022, il y a exactement un an.
La Banque de France ne donne pas le nombre mensuel de dossiers emprunteurs validés, mais de mai 2022 à janvier 2023, le montant des crédits immobiliers prêtés chaque mois a été presque divisé par deux. On note une baisse d’un tiers de janvier 2022 à janvier 2023.
De son côté, le chiffre publié par le CSA/Observatoire Crédit Logement est assez précis à 19,9 %. Cette chute du nombre de dossiers validés rappelle ce qu’il s’est passé en 2008, lors de la dramatique crise des subprimes.
Le rapport indique que la baisse des dossiers de prêt générés est particulièrement prononcée au quatrième trimestre 2022. Sans surprise, cela correspond à une période de hausse des taux d’intérêt.
Un apport et une durée plus importante
Outre les augmentations de taux, l’obtention d’un prêt nécessite un apport personnel de plus en plus important. Celui-ci a augmenté de 43,5% en quatre ans. Concrètement, pour un acquéreur dont les revenus n’excèdent pas trois fois celui du SMIC, c’est une cotisation supplémentaire de 7 mois !
Les banques ont jusqu’à présent été relativement indulgentes en termes de ratios d’endettement (30 % des documents vérifiés en 2020 étaient au-dessus du plafond de 33 %) et d’échéances des prêts. Sur ce dernier point, les choses vont se compliquer à nouveau pour les acheteurs.
En effet, une recommandation du Comité supérieur de stabilité financière (HCSF) est devenue obligatoire depuis le 1er janvier : la durée maximale du prêt est fixée à 25 ans. Si le bien est en VEFA (vendu en état futur d’achèvement) et que les travaux doivent être réalisés avant l’emménagement, ceux-ci ne pourront être différés que de 2 ans maximum – soit une durée de 27 ans.