Les dernières données publiées aux États-Unis montrent que le taux d’intérêt moyen sur les crédits immobiliers dépasse désormais les 7 %. Du jamais vu depuis vingt ans, il faut remonter à 2002 pour voir des taux d’intérêts si élevés.
Les taux d’intérêts atteignent des niveaux records
Les taux d’intérêt des prêts immobiliers aux États-Unis ont augmenté régulièrement depuis le début de l’année et sont maintenant supérieurs à 7 %, le plus haut niveau depuis plus de 20 ans. Ceci est principalement dû aux mesures de la Réserve Fédérale pour lutter contre la forte inflation.
Le taux d’intérêt moyen sur le prêt à taux fixe de 30 ans le plus courant aux États-Unis est maintenant de 7,08 %. C’est la première fois depuis avril 2002 qu’il atteint de tels niveaux, selon les données publiées jeudi par le groupe de refinancement immobilier de Freddie Mac. Le groupe a commenté dans son communiqué que cette nouvelle croissance des taux d’intérêts « conduira à une nouvelle stagnation du marché immobilier ».
Sans surprise, les ventes de maisons neuves aux États-Unis ont chuté de 10,9 % en septembre par rapport à août et ont été inférieures de 17,6 % au rythme des ventes il y a un an.
Les statistiques de la Mortgage Bankers Association montrent que les taux ont atteint 7,16% la semaine dernière. Il y a un an, ce même taux était de 3,14 %.
En France, les taux d’intérêt sur une période de 30 ans n’existent pas. Toutefois, selon les dernières données datant du mois de septembre de l’Observatoire Crédit Logement CSA, le taux est de 1,74 % pour les prêts immobiliers de 15 ans et plus, 1,88 % pour les prêts sur 20 ans et plus et 1,98 % pour les durées de 25 ans et plus.
Cette nouvelle hausse «va entraîner une plus grande stagnation du marché immobilier», a commenté le groupe. «Alors que l’inflation perdure, les consommateurs voient les coûts grimper à chaque tournant», souligne Freddie Mac, précisant que cela pousse «de nombreux acheteurs potentiels» à attendre, «poussant la demande et les prix des maisons encore plus bas».
Le marché immobilier connaît déjà un brusque ralentissement
Les demandes de prêt immobilier ont chuté de 1,7% la semaine dernière, la sixième baisse hebdomadaire consécutive, selon la Mortgage Bankers Association. L’indice Case-Shiller, largement utilisé pour évaluer les prix du marché immobilier, a été retardé d’un mois, montrant lui-même que les hausses de prix avaient fortement ralenti en août, à +13% depuis plus d’un an (contre +15,6% en juillet).
La baisse du nombre de transactions est un nouveau signe d’un effondrement du marché du logement, qui prend un coup après la hausse des taux hypothécaires après que la Réserve fédérale a resserré sa politique monétaire pour lutter contre l’inflation.
L’inflation reste proche d’un plus haut depuis 40 ans, avec une inflation américaine à 8,2% en glissement annuel en septembre et une baisse du pouvoir d’achat des ménages, d’autant plus que le remède à la hausse des prix est de ralentir la croissance économique en augmentant les taux d’intérêt directeurs.
La banque centrale américaine (Fed) augmente progressivement et régulièrement ses taux d’intérêt pour encourager les banques commerciales à faire de même lorsqu’elles accordent des prêts.
Le marché du logement a bondi en 2020 et 2021 en raison de taux d’intérêt historiquement bas et de l’essor du télétravail, qui a permis à de nombreuses familles de quitter le centre-ville. Mais il souffre maintenant de la hausse des taux d’intérêt alors que la Réserve fédérale resserre sa politique monétaire pour lutter contre l’inflation.