C’est officiel, les prix sur le marché immobilier ont vraiment chuté. En Île-de-France notamment, les prix ont baissé dans tous les secteurs pour la première fois depuis 2014.
Une baisse généralisée à toutes les villes et tous les secteurs
Après deux bonnes années, les prix de l’immobilier baissent, notamment dans de nombreuses grandes villes. « La fête est finie », a déclaré Guillaume Martinaud, président de la coopérative ORPI de BFM Business.
« Depuis la fin 2022, tous les segments du marché ont basculé dans le rouge, un phénomène que nous n’avions pas observé depuis 2014. Si la capitale reste sans surprise orientée à la baisse (-0,4% au cours du mois écoulé), c’est désormais le cas de l’ensemble des communes du Top 10 (-0,4%) ainsi que celles du Top 50 (-0,1%). »
En janvier, les prix des logements dans tout le pays ont chuté en moyenne de 2 % en glissement annuel. Ils s’effondrent même dans certaines métropoles comme Nantes (-29%) ou Lille (-17%).
Les prix baissent dans toutes les grandes villes (Nice est l’exception notable, en hausse de 0,7 % en février), y compris en ce début d’année 2023 : « Les marchés où les zones rurales ont joué le rôle de locomotives depuis la pandémie de coronavirus, continuent de voir leurs prix baisser (-0,4 %) ».
Les évolutions sur deux mois du 1er janvier au 1er mars 2023 sont plus marquées : Paris -0,8%, les 10 plus grandes villes de France -0,7%, le « top 50 » des villes de France -0,2%, les zones rurales -0,7%.
Depuis le début de l’année 2023, « les plus fortes baisses se situent à Lyon et à Nantes, où les prix ont baissé de -1 % en février et de plus de -2 % depuis le début de l’année. »
« Seul rayon de soleil dans ce contexte », selon Meilleurs Agents : « Les délais de vente se raccourcissent dans les principales agglomérations françaises. Depuis novembre, il faut en moyenne une semaine de moins pour concrétiser une transaction dont quatre jours gagnés au cours du seul mois de février. »
Les villes moyennes encore dans une bonne dynamique
A Paris, ainsi qu’à Lyon et Toulouse, les prix ont baissé de 8% au premier mois de l’année par rapport à janvier 2022.
Guillaume Martinaud a noté que c’était encore disparate dans certaines grandes villes comme Cannes ou Marseille voyant déjà leurs prix augmenter.
Mais surtout dans les villes moyennes, les prix ne ralentissent pas, au contraire.
Elles sont encore victimes de leur succès, alors que la tendance de la crise sanitaire qui a déclenché, ou du moins accéléré, cet exode des grandes villes est derrière nous.
Les crédits immobiliers pèsent sur les prix
Généralement, février est un bon mois pour le marché immobilier, car les acheteurs reprennent leurs recherches après une pause hivernale et les banques reprennent leur chasse à de nouveaux clients.
Pourtant, même Marseille, qui bénéficiait jusqu’ici de l’intérêt des acheteurs (+11,2% en un an), a connu une inversion de tendance au cours des deux derniers mois,
« On a un rééquilibrage qui est peut-être brutal, » dit-il avant de rajouter « ce qui est sûr c’est qu’on le sent très nettement dans nos agences, il n’y a plus la queue […] Je pense que les vendeurs sont en train de comprendre que ce n’est plus aussi tonique. »
La situation liée à l’obtention d’un crédit immobilier avec des taux d’intérêt en forte hausse favorise clairement cette tendance baissière des prix :
« En France, le volume de prêts immobiliers pourrait rapidement retrouver son niveau d’avant 2016 », juge cette plateforme d’estimation de prix. « Si tel était le cas, cela pèserait dès cette année sur le nombre de transactions qui repassera sous le million. ».
