Les dernières publications du Journal officiel révèlent que le taux d’usure continue sa progression. En mai, il atteint un niveau record depuis 2015, avec un taux de 4,52% pour les prêts immobiliers d’une durée supérieure à 20 ans. Dans cet article, nous analyserons les causes et les conséquences de cette hausse, ainsi que les perspectives pour les emprunteurs.
Une hausse significative depuis le début de l’année
Depuis janvier, le taux d’usure a connu une augmentation considérable, passant de 3,57% précédemment pour les prêts de plus de 20 ans à 4,52% en mai. Cette hausse de 0,73 point en seulement trois mois témoigne de la forte dynamique actuelle sur ce marché. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance, notamment la remontée des taux directeurs et la fin du calcul différentiel du taux d’endettement pour les investissements locatifs.
Qu’est-ce que le taux d’usure ?
Le taux d’usure est le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) maximal auquel les banques sont autorisées à prêter de l’argent. Il est déterminé chaque mois par la Banque de France et publié au Journal officiel. Ce taux sert à protéger les emprunteurs contre les pratiques abusives des établissements de crédit, en fixant une limite au-delà de laquelle il est interdit de prêter.
Comment est-il calculé ?
Le taux d’usure est calculé à partir des taux effectifs moyens pratiqués par les banques durant le trimestre précédent, majorés d’un tiers. Il varie donc en fonction de l’évolution des taux d’intérêt du marché et de la politique monétaire.
- Taux d’usure pour les prêts de moins de 10 ans : inférieur à 4%
- Taux d’usure pour les prêts entre 10 et 20 ans : supérieur à 4%
- Taux d’usure pour les prêts de plus de 20 ans : 4,52%
Les conséquences pour les emprunteurs
La hausse du taux d’usure a des répercussions directes sur les emprunteurs, notamment en termes de capacité d’emprunt et de coût du crédit.
Une baisse de la capacité d’emprunt
L’augmentation du taux d’usure entraîne une diminution de la capacité d’emprunt des particuliers, en particulier pour les investissements locatifs. Depuis janvier 2022, les banques ne peuvent plus utiliser le mode de calcul différentiel du taux d’endettement pour ce type de prêts immobiliers, ce qui pénalise les investisseurs.
Un coût du crédit plus élevé
Outre la baisse de la capacité d’emprunt, la hausse du taux d’usure se traduit également par un coût du crédit plus important pour les emprunteurs, en raison des taux d’intérêt plus élevés. Cette situation peut rendre l’accès au crédit immobilier plus difficile pour certaines catégories de la population, notamment les primo-accédants et les ménages à revenus modestes.
Perspectives et recommandations
Face à cette évolution, il est essentiel pour les emprunteurs de bien anticiper leur projet immobilier et de prendre en compte les nouvelles conditions du marché. Voici quelques conseils :
- Comparer les offres de crédit : Il est important de faire jouer la concurrence entre les banques et de négocier les meilleurs taux possibles pour son prêt immobilier.
- Optimiser son apport personnel : Un apport conséquent permet de réduire le montant du crédit à contracter et de bénéficier de meilleures conditions de financement.
- Adapter la durée de remboursement : Une durée de remboursement plus courte peut permettre de limiter le coût total du crédit, même si cela implique des mensualités plus élevées.
- Envisager l’achat-revente : Si vous possédez déjà un bien immobilier, la vente de celui-ci peut contribuer à financer l’achat d’un nouveau logement et ainsi réduire votre besoin de recourir au crédit.
La hausse du taux d’usure représente un défi pour les emprunteurs, qui doivent désormais composer avec des conditions de financement moins favorables. Cependant, en s’adaptant à ces nouvelles contraintes et en suivant les recommandations ci-dessus, il est possible de concrétiser son projet immobilier malgré cette conjoncture difficile.
Sources
- https://www.bfmtv.com/immobilier/credit-emprunt/pourquoi-le-marche-immobilier-reste-bloque-alors-que-le-taux-d-usure-depasse-les-4-5_AV-202304270397.html
- https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/credit-immobilier-le-taux-plafond-depasse-les-45-1938712
- https://immobilier.lefigaro.fr/financer/guide-financement-immobilier/794-taux-d-usure-voici-les-taux-plafonds-pour-emprunter-en-mai-2023-27-avril-2023/
- https://argent.boursier.com/immobilier/analyses/les-solutions-pour-continuer-a-investir-dans-limmobilier-locatif-avec-une-capacite-dendettement-reduite-8032.html