Le private equity, ou capital-investissement, fait de plus en plus parler de lui. Autrefois réservé aux grandes fortunes et aux investisseurs institutionnels, il s’ouvre aujourd’hui aux particuliers en quête de diversification et de performance.
Mais comment accéder à ce type d’investissement quand on n’est ni banquier ni dirigeant d’entreprise ?
Bonne nouvelle : plusieurs solutions existent, à des niveaux d’entrée variés. Fonds, assurance-vie, holdings, plateformes digitales… Voici un tour d’horizon complet pour comprendre comment investir dans le non coté en 2025.
Le private equity, c’est quoi au juste ?
Le private equity consiste à investir dans des entreprises non cotées en Bourse. Ces sociétés ont besoin de capitaux pour se développer, financer une acquisition ou préparer une transmission.
En contrepartie de cet apport, les investisseurs deviennent actionnaires et espèrent une plus-value lors de la revente, souvent quelques années plus tard.
C’est donc un placement à long terme, sur 7 à 10 ans en moyenne, qui finance directement l’économie réelle. Historiquement, le private equity affiche des rendements élevés, souvent entre 8 et 12 % par an, mais il s’accompagne aussi d’un risque de perte partielle du capital.
Contrairement à un livret ou une assurance-vie en fonds euros, il n’y a aucune garantie. En revanche, la diversification et la sélection rigoureuse des entreprises peuvent lisser ce risque.
Les différentes façons d’investir dans le private equity
1. Les FCPR : la porte d’entrée la plus connue
Les Fonds Communs de Placement à Risque (FCPR) sont la forme la plus classique d’investissement dans le non coté. En pratique, vous investissez dans un fonds géré par des professionnels, qui sélectionnent plusieurs entreprises non cotées. Votre argent est donc réparti sur plusieurs projets.
Ticket d’entrée : peut descendre jusqu’à 5 000 – 10 000 euros.
Avantages : diversification automatique, gestion par des experts, accès à des opérations de qualité.
Points à savoir : les frais sont élevés (jusqu’à 3 % par an) et les sommes sont bloquées entre 6 et 10 ans.
Certains fonds comme les FPCI (Fonds Professionnels de Capital Investissement), réservés à un public averti, offrent encore plus de flexibilité en contrepartie d’un ticket d’entrée plus élevé (pouvant aller jusqu’à 100 000 euros).
2. Les FCPI et FIP : pour investir tout en réduisant ses impôts
Les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation) et FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) permettent de soutenir des PME françaises ou européennes. Ils offrent une réduction d’impôt sur le revenu pouvant aller jusqu’à 25 % du montant investi, dans la limite fixée par la loi.
Exemple : un investissement de 10 000 € donne droit à 2 500 € de réduction d’impôt.
En contrepartie, les fonds sont bloqués pendant 7 à 10 ans, et leur performance dépend du succès des entreprises soutenues. C’est une option intéressante pour ceux qui veulent combiner optimisation fiscale et soutien à l’économie réelle.
3. Les holdings de participation : investir aux côtés des professionnels
Certaines holdings non cotées ouvrent leur capital à des investisseurs privés. C’est le cas de structures comme Audacia, Tikehau Capital, 123 IM ou Capza. En investissant, vous devenez actionnaire d’une société qui détient elle-même des participations dans plusieurs entreprises.
Avantages : transparence sur la stratégie, possibilité de dividendes, sélection d’entreprises solides.
Limites : moins de diversification qu’un fonds, liquidité très faible, et un horizon de placement toujours long.
C’est une formule adaptée aux investisseurs avertis qui veulent s’impliquer un peu plus dans leurs choix.
4. L’assurance-vie : une solution simple et encadrée
De plus en plus de contrats d’assurance-vie haut de gamme proposent des unités de compte investies en private equity.
Cela permet d’accéder à ce type d’actif sans contrainte de gestion directe.
Avantages : fiscalité avantageuse de l’assurance-vie, capitalisation des gains, flexibilité pour panacher les supports (fonds euros, actions, private equity…).
Inconvénients : la part de private equity est souvent limitée à 10 ou 20 % du contrat, et les performances peuvent varier selon les fonds choisis.
C’est une bonne porte d’entrée pour les épargnants prudents qui veulent tester le non coté sans y consacrer une trop grande part de leur patrimoine.
5. Les plateformes digitales : la démocratisation du private equity
Depuis quelques années, des plateformes cherchent à démocratiser l’accès au private equity. Elles permettent d’investir en ligne, parfois à partir de 5 000 euros, dans des fonds institutionnels ou directement dans des PME en levée de fonds.
Points forts : simplicité, transparence, montants accessibles, offre internationale.
À surveiller : la qualité des projets proposés et la solidité financière de la plateforme.
Ces nouveaux acteurs participent à la démocratisation du capital-investissement, mais demandent une vigilance accrue avant de se lancer.
Comment bien se lancer ?
Diversifiez vos supports
Ne misez pas tout sur un seul véhicule. Vous pouvez, par exemple, combiner un FCPR et une unité de compte en assurance-vie, ou investir un peu via une plateforme digitale. Cela permet de diluer le risque.
Gardez une part raisonnable
Le private equity reste un placement risqué et illiquide. Il ne devrait pas dépasser 5 à 10 % de votre patrimoine total.
C’est un complément de diversification, pas un pilier central de votre épargne.
Investissez sur le long terme
Les meilleures performances du private equity s’observent sur la durée. Il faut accepter de bloquer ses fonds au moins 7 ans, parfois davantage.
Patience et vision long terme sont les clés de la réussite.
Renseignez-vous sur les gérants
Avant d’investir, vérifiez la réputation de la société de gestion, ses performances passées et la nature des entreprises financées.
Un bon gérant fait toute la différence entre un placement moyen et une réussite.
En résumé
Investir dans le private equity en tant que particulier, c’est désormais possible, et même de plus en plus simple. Entre les fonds spécialisés, les contrats d’assurance-vie, les holdings et les plateformes digitales, chacun peut trouver une solution adaptée à ses moyens et à son profil.
C’est un placement exigeant, mais aussi porteur de sens : on finance directement des entreprises, on soutient l’économie réelle et on peut, à long terme, obtenir des performances intéressantes. À condition de comprendre les règles du jeu : horizon long, risque mesuré et diversification.
Le private equity, ce n’est pas un pari. C’est un engagement de long terme, une manière intelligente d’investir différemment.
