Pour la première fois depuis une décennie, presque toutes les institutions bancaires ont approuvé une augmentation salariale collective pour 2022. Les bonnes performances financières et le retour de l’inflation ont incité les directions à augmenter les salaires des employés du secteur.
Les syndicats demandent d’importantes revalorisations salariales dans le secteur bancaire
Une situation inédite depuis au moins dix ans. Dans le secteur bancaire, les négociations salariales annuelles conduisent presque toujours à une augmentation collective. Selon le contexte, nous avons déjà assisté à une hausse générale dans le secteur bancaire, mais nous avons rarement vu un mouvement aussi général depuis longtemps.
C’est BNP Paribas qui a initié l’action pour ces fameuses Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) : fin octobre, syndicats et direction ont convenu, entre autres mesures, d’augmenter les salaires de 0,6 % (hors change), pour les salaires bruts inférieurs à 80 000 € d’expansion, chaque année.
Depuis deux ans, la tendance était au gel des salaires en raison de la crise du Covid-19. Mais maintenant que la reprise est arrivée, avec une inflation prévue à 2% et certains salariés s’investissant énormément pendant la crise sanitaire, les attentes du côté des salariés sont bien plus élevées.
Avec le retour de l’inflation au début de 2022, les syndicats bancaires ont appelé à d’importantes augmentations de salaire. Dans une lettre envoyée mardi aux représentants des employeurs, cinq groupes syndicaux représentant la branche AFB, l’association bancaire française, ont exigé une augmentation générale des salaires de 3,2% pour tous les employés.
Des revalorisations qui s’appliquent à beaucoup de secteurs
Ce sont les banques qui lancent le bal en premier, et elles donnent généralement le ton général. Mais dans certaines industries, en particulier celles où l’embauche est difficile, les augmentations de salaire peuvent être encore plus importantes.
Prenez les remontées mécaniques des stations de ski, qui ont augmenté les salaires de plus de 3 % cet hiver pour attirer les travailleurs saisonniers. Les négociations sur la restauration sont plus tendues : le groupement patronal propose une augmentation de salaire de 10,5 %, pas de 13e mois. Dans le transport routier, l’écart est grand : les syndicats réclament au moins 10 % d’augmentation. Les employeurs, eux, proposent deux à trois fois moins.
Pendant la crise sanitaire, le gouvernement a soutenu les travailleurs en première ligne, notamment ceux de la grande distribution. Dans leur branche, les négociations vont bon train et pas forcément dans leur sens.
Cependant, une bonne nouvelle pour les salariés, qui s’inquiètent actuellement pour leur pouvoir d’achat, la Banque de France a souligné dans son dernier rapport, qui tente de faire des prévisions à moyen terme, qu’en 2023 et 2024, les salaires continueront de croître à un rythme soutenu.
Environ 3%, en hausse par rapport aux niveaux observés entre 2012-2019 et près des niveaux du début des années 2000. Elle a souligné que les premiers accords salariaux dans certaines branches depuis octobre 2021 indiquent une hausse des salaires négociés qui peut varier considérablement selon chaque branche, mais est généralement encore supérieur aux années précédant le Covid-19.
Hausse des salaires, baisse du pouvoir d’achat ?
Face à une recrudescence de l’inflation, le maintien de votre pouvoir d’achat dépend avant tout de la capacité des salaires à suivre la hausse des prix. Selon la Banque de France, tous les signaux en 2022 seront au vert.
La banque prévoit que « les salaires augmenteront considérablement avec le temps » compte tenu des « bonnes conditions sur le marché du travail ». Hors impact du chômage partiel, la croissance devrait être « plus proche de 4% » d’ici 2022. En 2023-2024, ils devraient continuer à croître à un rythme soutenu de l’ordre de 3 %, supérieur au niveau de la période 2012-2019, et du début des années 2000 », selon les prévisions de la Banque de France. Après une hausse de 2,2 % en octobre, le SMIC a augmenté de 0,9 % en janvier.