La montagne, ça vous gagne ! Dans une poignée de stations, les prix des logements anciens et nouveaux atteignent parfois des sommets à plus de 30 000 € le mètre carré. Le retour de la clientèle internationale alimente une demande que les Français ont déjà bien accompagnée.
Pas de réchauffement climatique à la montagne !
Les effets du réchauffement climatique sur l’enneigement ou les difficultés de pouvoir d’achat affectent-ils à terme le marché immobilier en montagne ? Ces inquiétudes ont récemment été écartées par les professionnels du secteur qui s’attendent à une très bonne année 2022.
A la montagne, l’immobilier de luxe est en feu. L’effervescence a commencé avec un afflux d’acheteurs français fortunés à la recherche d’une solution proche de la nature dans une ambiance champêtre. Cela s’est poursuivi ensuite, voire amplifié, puisque la clientèle internationale qui aime depuis toujours les Alpes françaises fait un retour notable en 2022.
« Même si elle est derrière nous, la crise du Covid a remis en lumière l’intérêt d’avoir une résidence secondaire, les acheteurs étrangers sont de retour et les épisodes de canicule apportent un intérêt supplémentaire à passer l’été à la montagne. Cela explique la bonne tenue du marché immobilier », analyse Philippe Buyens, directeur général du réseau d’agences Capifrance.
Même si les Russes, autrefois fidèles acheteurs des chalets XXL, sont partis, de nouvelles nationalités prennent le relais. C’est le cas des Moyen-Orientaux, des Sud-Américains, des Australiens et, dans une moindre mesure, des Asiatiques.
Les Belges, les Néerlandais et d’autres Européens comme les Britanniques ont également afflué et étaient prêts à payer de belles sommes pour s’offrir un actif de prestige.
Steven Hillion, président de Barnes Mont Blanc, a noté : « Actuellement, 60 % des acheteurs vivent hors de France. »
Les stations les plus prisées, comme chaque année…
Les stations emblématiques des Alpes se comportent très bien en matière d’immobilier, à commencer par Megève (Haute-Savoie), station phare appréciée du public pour sa qualité architecturale.
« Les stocks de biens à vendre sont limités. Le plan local d’urbanisme très protecteur fait que peu de programmes neufs sont construits, les prix vont continuer à augmenter », prévoit Olivier Roche, directeur de Megève Sotheby’s International Realty.
Comme la plupart des stations, Megève propose des activités estivales, proposant des randonnées, de la luge en toutes saisons ou du golf. Les biens haut de gamme bénéficiant d’emplacements attractifs se négocient désormais entre 20 000 € et 25 000 € le mètre carré.
Chamonix est un peu moins cher. Son principal atout ? Vous pouvez skier dans trois pays le même jour : la France, l’Italie et la Suisse. Pour un bien de 150 m², offrant de belles prestations, notamment de belles vues et la proximité des pistes, il faut compter entre 12 000 et 13 500 euros le mètre carré, soit environ 2 millions d’euros pour un appartement.
Mais à certains endroits, notamment à Courchevel (Savoie), une stagnation semble se faire sentir. Si à Courchevel 1850 (la station la plus haute), il faut toujours compter entre 40 000 et 50 000 euros le mètre carré, Courchevel 1650, 1550 et Le Praz ne sont pas si haut dans le positionnement élitiste et les nouveaux projets y sont nombreux.
« Une offre de logements abondante conduira sans aucun doute à un plafonnement des prix », a déclaré Olivier Roche.
Des exigences qui évoluent
La moitié de la richesse touristique de la région Auvergne-Rhône-Alpes est concentrée dans les départements de la Savoie et Haute-Savoie. Un signe qui ne trompe pas, surtout quand on sait que les étrangers représentent 20% de la clientèle locale.
Contrairement au ralentissement du marché immobilier traditionnel, le silence à la montagne est plus que jamais à la merci des millionnaires. La hausse des prix de l’immobilier dans ce secteur en est la preuve. Beaucoup d’entre eux ont réalisé une croissance de plus de 10 % en un an seulement.
Prenons l’exemple de Val-d’Isère : la commune de la Vanoise dépasse les 11 000 € du mètre carré en 2022, soit un taux de croissance de 10,5 %.
D’autre part, il ne s’agit pas seulement de profiter d’une retraite ou d’une résidence secondaire, les investisseurs recherchent désormais des espaces de vie dynamiques toute l’année avec une gamme de services assurant un confort optimal.