Alors que le gouvernement annonçait récemment la création d’une nouvelle taxe sur les concessions autoroutières et les grands aéroports dans le cadre du budget 2024, plusieurs acteurs de ce secteur s’inquiètent des potentielles conséquences pour l’usager. L’exécutif, de son côté, assure que cette mesure ne se répercutera pas sur les automobilistes.
Faire payer les sociétés concessionnaires ?
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, prévoit une taxe touchant les concessions autoroutières et les grands aéroports dépassant 120 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cette nouvelle mesure aurait pour objectif de rapporter environ 600 millions d’euros par an à l’État dès 2024 afin de financer, entre autres, des projets de transition écologique. Cependant, face aux inquiétudes exprimées notamment par Vinci Autoroutes, le gouvernement maintient que cette hausse d’imposition n’affecterait pas directement les automobilistes.
Les tarifs des péages vont-ils augmenter ?
Si le gouvernement indique qu’il n’y aura pas de hausse des tarifs, certains acteurs du secteur pensent le contraire. C’est le cas de VINCI autoroutes qui tire la sonnette d’alarme quant aux intentions du gouvernement.
Pour Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes, une hausse des taxes impliquerait inévitablement une augmentation du prix des péages. Cette position est partagée par d’autres concessionnaires autoroutiers, qui alertent sur les éventuels impacts économiques et sociaux de cette décision.
Les arguments des concessionnaires autoroutiers
Face à la polémique, plusieurs arguments sont avancés par les entreprises concernées par cette nouvelle taxe :
- Une hausse des coûts répercutée sur l’usager : les concessionnaires affirment que la taxe pourrait être compensée par des augmentations tarifaires pour les automobilistes, en contradiction avec les promesses du gouvernement ;
- Un manque de concertation : certaines sociétés estiment ne pas avoir été suffisamment consultées avant la mise en place de cette mesure, alimentant un sentiment d’injustice auprès des acteurs concernés ;
- Des conséquences sur l’emploi et les investissements : les opposants à cette taxe craignent qu’elle n’affecte également le secteur des travaux publics et d’investissement, ainsi que l’emploi au sein des entreprises concernées.
Quelle marge de manœuvre pour les usagers ?
Si la possibilité d’une augmentation des tarifs des péages se confirme, les automobilistes pourraient se sentir lésés dans leurs déplacements. Toutefois, certains observateurs estiment que cette hausse potentielle demeure encore incertaine compte tenu de la pression économique et politique qui s’exerce autour de cette nouvelle taxe. Dans un contexte où les coûts liés à la mobilité sont au cœur des préoccupations, se pose alors la question de l’équité entre les différents modes de transports et usagers.
Une mesure encore débattue
La mise en place de cette nouvelle taxe sur les concessions autoroutières et les grands aéroports suscite donc de vives interrogations, tant du côté des acteurs concernés que du grand public. Malgré les assurances données par le gouvernement, certains éléments demeurent inexpliqués quant aux conséquences potentielles pour l’usager.
Les prochains mois seront cruciaux pour observer comment les différents acteurs du secteur feront face à cette situation et quelles décisions finales seront prises concernant cette nouvelle mesure. Il faudra également suivre attentivement l’évolution des positions des différentes parties prenantes afin d’en évaluer les répercussions sur le prix des péages et les choix de mobilité des usagers dans les années à venir.