Selon Pascal Boulanger, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), les chiffres concernant l’immobilier neuf sont catastrophiques. L’année 2023 pourrait marquer une baisse d’environ 50 % des réservations et des ventes de logements neufs. Les ventes de logements neufs ont chuté de 48,6 % au troisième trimestre d’après l’observatoire de la FPI, tandis que les réservations individuelles ont diminué de 46,6 %. Si la tendance actuelle se poursuit, il y aura environ 90 000 réservations en 2023 contre 160 000 pour une année normale, prévient Didier Bellier-Ganière.
Les suppressions d’emplois à débuter
Les mauvais résultats du secteur commencent à pousser certains promoteurs à supprimer des emplois. « Nous perdons des collègues et nous perdons du savoir-faire », s’est inquiété Pascal Boulanger lors d’une conférence de presse.
Le président de la FPI n’a pas cité de promoteurs spécifiques ni fourni de chiffres sur les suppressions d’emplois, mais a rappelé que selon les estimations des organisations patronales, 300 000 emplois étaient menacés d’ici 2025, moitié dans le secteur de la construction et moitié dans les domaines connexes.
Le soutien insuffisant des opérations de rachat encouragées par l’État
Pour Pascal Boulanger, les programmes de rachat d’opérations encouragés par l’État via la Caisse des Dépôts et Action Logement ne suffisent pas à compenser la baisse des réservations privées et mettent également les promoteurs en difficulté.
Ces ventes groupées se font à marge zéro ou même à marges négatives pour la plupart d’entre elles. La moyenne des prix des appartements nouvellement listés reste autour de 5 000 € le mètre carré, mais cette mesure est moins significative qu’auparavant car les promoteurs acceptent désormais des négociations pour vendre leur stock.
Vers une aggravation de la crise du logement
Face à ces chiffres alarmants, le président de la FPI alerte le gouvernement sur la nécessité d’agir rapidement afin de soutenir le secteur immobilier et prévenir une destruction massive d’emplois. Les plans de sauvegarde de l’emploi se multiplient et les départs à la retraite ne sont plus remplacés par de nouveaux employés. Les étudiants, eux aussi, renoncent à poursuivre leurs études dans ce domaine, provoquant une perte de savoir-faire.
La situation actuelle du secteur immobilier en France s’avère préoccupante et pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l’emploi et les conditions de vie des Français. Le gouvernement va devoir agir rapidement pour soutenir le secteur et proposer des solutions concrètes afin d’éviter une aggravation de la crise du logement.