Lorsque l’on évoque l’héritage, la plupart des Français se disent capables de léguer quelque chose à leurs descendants. Pourtant, une infime minorité a réellement pris les mesures nécessaires pour organiser cette transmission. Ce paradoxe mérite une attention particulière, surtout à l’heure où la planification financière devient cruciale.
Des Français capables de transmettre mais mal préparés
L’Observatoire des solidarités intergénérationnelles, réalisé par l’Ifop pour l’ASAC-FAPES, révèle que 78 % des Français se disent en mesure de léguer un héritage. Cependant, seuls 14 % d’entre eux ont rédigé un testament. Ce décalage souligne un manque de préparation concrète face à une volonté bien présente de transmettre ses biens.
L’étude montre que seulement 44 % des Français ont déjà reçu un héritage, malgré la capacité de nombreux ménages à léguer. Ce phénomène peut s’expliquer par divers facteurs socio-économiques et culturels, mais il met en lumière une démocratisation de la transmission d’un patrimoine.
Voici quelques chiffres clés :
- 77 % des jeunes de moins de 35 ans se disent capables de léguer un héritage.
- 86 % des 65 ans et plus partagent cette capacité.
- 87 % des cadres supérieurs et 71 % des employés et ouvriers se sentent également aptes à léguer.
Les formes de patrimoine et leurs bénéficiaires
L’héritage potentiel comprend principalement des biens immobiliers (70 %), des actifs financiers (58 %) et des biens mobiliers (33 %). Les principaux bénéficiaires désignés sont les enfants (64 %), suivis par d’autres membres de la famille, des amis, et même des associations.
Les motivations de la rédaction d’un testament sont variées :
- Protéger son conjoint (58 %).
- Répartir différemment l’héritage (29 %).
- Privilégier ses petits-enfants (18 %).
- Léguer à des amis ou des associations (15 % et 10 % respectivement).
La donation de son vivant, une alternative séduisante
Face à la complexité et aux charges fiscales liées aux successions, 62 % des Français envisagent la donation de leur vivant. Cette option permet de :
- Réduire les droits de succession pour leurs ayants droit (49 %).
- Transmettre progressivement le patrimoine (37 %).
- Éviter les conflits familiaux (28 %).
- Aider financièrement des proches pour des projets comme l’achat immobilier (26 %).
Notre avis : une planification indispensable
La volonté de transmettre un héritage est forte parmi les Français, mais la mise en œuvre reste insuffisante. La rédaction d’un testament ou la réalisation de donations de son vivant sont des démarches essentielles pour s’assurer que ses souhaits seront respectés et pour éviter les conflits.
Planifier sa succession est plus qu’un acte financier, c’est une preuve d’amour et de prévoyance envers ses proches. Encourager cette démarche, notamment auprès des jeunes, pourrait solidifier le tissu familial et économique à long terme. Utilisez les outils à disposition pour garantir une transmission sereine et conforme à vos souhaits.